2019/12/06

Les Anthoniens (Métroscopie 159)




Tout le long de la grande passerelle (les Chinois ont la grande muraille, nous, nous avons la grande passerelle), les gens courent comme des dératés. Heureusement et afin de ralentir le trafic, la Ratp fait circuler trois ou quatre mémés de 6 heures du mat’ à 18 heures du soir qui agissent en quelque sorte comme des dos d’âne.


Dans le B, une femme assise sur un strapontin parle à son amie se trouvant juste derrière elle. Décidément, les concepteurs de ce transport sont trop forts. J’ignorais que la barre de fer au-dessus des dossiers pouvait servir d’hygiaphone.


À Anthony, la place devient une espèce en voie de disparition. La plupart des gens entrant dans le wagon restent debout. De ce fait, les « Anthoniens » sont très facilement identifiables. En général, ils ont l’air profondément dégoûtés et ont les pieds enflés.

À la station des Halles, un employé Ratp muni de gants m’imbrique dans les autres passagers du RER A eux-mêmes imbriqués les uns dans les autres. Je voudrais demander à l’employé s’il est payé au nombre de personnes qu’il rentre dans le wagon ou au poids, mais au moment où j’ouvre la bouche, le dos d’un grand balèze s’incrustant me l’escamote.

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