2018/09/22

être une bonne actrice porno (extrait de conseils à une amatrice qui veut percer dans le porno de Monica Stanfield)


Le problème des actrices de porno c’est qu’elles font actrices de porno. Elles ont beau être déguisées en femme au foyer, en nonne ou en infirmière on voit tout de suite l’imposture et forcément on en ressent moins d’excitation. Savoir dès le départ que la nana qui va offrir sa bouche, son trou rasé et sa rondelle est une salope professionnelle gâche au trois quart le plaisir du branleur solitaire (des études très sérieuses et poussées en témoignent (pour ne pas dire scientifiques)). La nana joue la vierge innocente mais sur sa gueule est marquée en gros : actrice de porno et c’est bien là que le bas blesse. On n’y croit pas une seule seconde à son dégoût troublé devant le braque phénoménal du livreur de pizza. On voit bien que sa bouche en a déjà avalé plein de bites et des autrement plus balèzes ! Le double hot-dog elle connait. Et elle le pratique quotidiennement à n’importe quelle heure de la journée ! Limite, je serais à la place du client j’aurais le sentiment d’être pris pour un con.
Comprenant le malaise, certaines actrices se sont spécialisées dans les vidéos courtes et primaires. Plus de scénar, plus de dialogue, plus de perso, la scène de nique direct ! Une pipe, une levrette chatte et cul,  une éjac faciale et on n’en parle plus !
Perso, je suis admirative de leur choix, mais, désolée pour elles, en faisant uniquement ça, elles n’exercent plus la profession d’actrices de porno. J’ai d’ailleurs imaginé une autre manière de les appeler, plus adéquate : Les pornoputes (Suite à cette appellation beaucoup de ces professionnelles m’en ont voulu, mais je sais qu’avec le temps, elles reconnaitront la justesse du terme).
Et puis il y a celles qui, hélas, bâclent le taff. Elles sont majoritaires et contribuent à la médiocrité de notre art difficile (je sais que beaucoup espèrent que je cite des noms mais je ne m’abaisserai pas à cette exécution indigne et basse). Qu’elles jouent une étudiante, une pom-pom girl ou un médecin, elles sont et restent nullissimes. De leur personne n’émane aucune émotion, aucun charisme. Elles se contentent de porter un déguisement, de tortiller du cul et d’exécuter des mouvements de lèvres suggestifs. Des potiches qui attendent leur coup de bite. Forcément, lorsque l’acte se produit, il est moins beau et moins fort. Ce ne sont pas la prisonnière et le maton qui niquent mais deux acteurs pornos très mauvais (cependant si l’homme a le droit d’être mauvais, la femme non. Car la crédibilité de la scène repose en priorité sur son jeu). Mais ce n’est pas tout. Même lors du coït, la mauvaise actrice peut tout foutre en l’air. Des « Oh oui » qui sonnent faux, des cris de jouissance qui ressemblent à des grincements de porte et au final, du cul à chier. Qu’on me comprenne bien. Je ne leurs jette pas la pierre. Je sais que les aptitudes de ces pauvres filles sont limitées. Seulement, cela les dispensent-elles de faire un effort ? Je veux parler de leur investissement personnel. On dirait que ces nanas arrivent sur les plateaux sans énergie et volonté. Des enveloppes vides et soumises se comportant comme des automates. Un blender dégage cent fois plus de chaleur (à quand un porno avec des blenders ?... Bien sûr, je rigole). On leur dit : « Tu vas faire une infirmière. » Elles disent : « OK » On leur dit : « Tu vas faire une autostoppeuse. » Elles disent : « OK » Mais dans leur tête, sous prétexte qu’on tourne une scène de boules, elles ne cherchent même pas à se mettre dans la peau de leur personnage. En se contentant du minimum, ces « actrices » se dévalorisent et dévalorisent par conséquent le porno.                                                       
Moi, quand je joue une infirmière, j’y vais à fond. Je contacte de vraies infirmières et les observe pendant une demi-journée à l’hôpital. Une autostoppeuse, no problem, j’expérimente la pratique entre Paris et Chartres. Avant la baise, je pense comme une infirmière ou une autostoppeuse. Je suis une infirmière ou une autostoppeuse ! J’habite le rôle à 200 % ! À un tel point que parfois mes partenaires s’attendent plus à subir une piqure qu’à jouir d’une fellation. « Monica » me disent-ils « à un moment, j’ai vraiment cru à ton personnage. Un peu plus et je t’emmenais à Chartres même si c’était pas sur mon trajet. »
Mais vivre son rôle et s’en imprégner ne suffit pas. Il faut aussi user de son imagination, être créative. Lorsque je passe à l’action je ne me contente pas de crier comme une goyo et de m’exclamer : « Enfonce moi ton gros dard dans le fion ! » Je couine, je siffle, je roucoule, je chante. Je crée de nouvelles expressions : « Ta bite dans ma chatte et dans mon cul ensembles » ; « Broute-moi la devanture ! » ; « Astique-moi la grotte avec ton stalactite » ; « Oh, ouah, ça c’est pas un gland c’est une pomme. Que dis-je, un ananas ! » J’enrichis et renouvelle constamment les dialogues. Et le consommateur en redemande (combien de lettres ai-je reçues pour me féliciter de ces inventions verbales!).
Ainsi, il est impératif que les actrices fassent preuve d’imagination et s’impliquent plus dans leur rôle. Le porno est en crise à cause d’une production de plus en plus médiocre. Continuer dans cette voie le mènera inévitablement à sa perte. En mettant un peu plus de leurs personnes dans les scènes qu’elles jouent, les actrices peuvent aider celui-ci à remonter la pente. C’est à mon avis le défi qu’elles devraient  se lancer si elles veulent continuer à vivre décemment de leur art.