2019/11/05

La meurtrière délicate (Métroscopie 136)



Petit crachin doux. Devant la gare, les militants socialistes ne sont plus là. Je suis encore sous le choc d’avoir entendu un type tout à l’heure dire à un autre : « Moi, j’aime bien l’éducation nationale ». Néanmoins, je regagne très vite mon instinct de chacal pour devancer une grosse bonne femme essoufflée au niveau des tourniquets. 


Aujourd’hui, Mona fait un bruit différent de d’habitude. C’est un son aigu et continu comme celui qu’émettent les vaisseaux spatiaux dans les films quand ils passent à la vitesse de lumière. J’imagine que la SNCF compte plus tard installer des écrans derrière les fenêtres sur lesquels un paysage en images de synthèse défilera extrêmement vite. Parce que là, désolé, mais ça le fait pas du tout.

Après avoir mangé un croissant, une femme s’essuie les doigts avec un mouchoir en papier. Je souris. L’application qu’elle met à cette tâche me fait penser à celle de l’assassin voulant effacer toute trace de son crime. Comme si en se débarrassant complètement des tâches de gras sur ses doigts, elle voulait cacher à ses collègues d’avoir consommé une viennoiserie.

Loi : Plus le cul de l’usager qui s’assoit est gros plus le soupir du siège qui le réceptionne est long.

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