2019/06/13

Parasite de Bong Joon Ho




Conditions : Arrivée au ciné en retard. Salle noire et bourrée. Film qui débute sur l’écran. Le type qui occupe ma place réservée fait semblant de ne pas comprendre que son cul est posé sur le mauvais siège. Je bats en retraite vers les fauteuils du fond. Personne ne se lève à mon passage certainement à cause de la digestion des popcorns et autres saloperies exorbitantes. Tant pis pour les pieds de certains et taines que j’écrase sans vergogne comme de vulgaires cafards. Ça vous apprendra, bande d’empaffés !

Enfin installé, je constate que mon voisin a cette sale manie de consulter son smartphone, rectangle de lumière qui s’allume dans l’obscurité et qui attire 9 fois sur dix mon regard, parasitant (c’est bien le cas de le dire !) mon visionnage du film.

Puis, au bout de vingt minutes et après un examen plus poussé, je constate que ce qui s’éclaire à intervalles réguliers sur mon voisin n’est pas un smartphone mais une montre connectée. On n’arrête pas le progrès dans l’emmerdement de ceux qui, comme moi, s’en battent les éponges !
Concernant le film qui grosso modo raconte les rapports entre une famille riche et une famille pauvre, il se laisse regarder. Je ne dirai pas qu’il est prenant mais par l’emprunt de chemins inattendus, son scénario parvient à retenir l’attention du spectateur (en tout cas la mienne quand elle n’est pas captée par les « coucous » lumineux de l’écran de mon voisin).

Les persos ont une certaine profondeur, notamment le père de famille pauvre ou la mère de famille riche. On n’est pas dans une présentation caricaturale de chaque clan. Du moins, les actes des uns et des autres rendent difficiles les jugements qu’on peut avoir sur eux, jugements qui évoluent au fur et à mesure du film…

Tout ceci dit, un élément du film m’a particulièrement séduit. On parle beaucoup des performances d’acteurs (facilement mesurables par tous nos fabuleux appareils connectés), de l’originalité de l’histoire ou encore du regard formidable du réalisateur et beaucoup moins des décors, personnages en quelque sorte tertiaires de l’œuvre.

Or, dans ce film, je place les décors à la même hauteur que tout ce que je viens d’énumérer (les persos, l’histoire, la réalisation…). Notamment l’appartement des pauvres, situé en sous-sol avec vue sur le trottoir et ses déchets hétéroclites. Avec une mention spéciale pour les chiottes, plantées sur un socle comme le trône caché d’un roi monstrueux. J’ignore si à Cannes, une récompense est attribuée aux décors mais si oui, ces godes auraient mérité la palme d’or haut la chasse, j’ose le dire !

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