2020/01/07

La mort ? (Métroscopie 191)



Comment est mon humeur, aujourd’hui ? Très simple, au moment où je traverse la rue pour aller vers la gare, je crois voir un grand balèze torse nu et énervé tenant une barre de fer dont l’extrémité est maculée de sang et de bouts de cervelle. Voilà comment est mon humeur. Temps crade, gens crades. Aucune envie de me mêler à eux. Et pourtant, y faut, éh ouais. On appelle ça gagner son pain. Moi, perso, j’appelle ça se faire enfiler pour rien.

2020/01/06

Angoisses (Métroscopie 190)



Tiens, marrant, les gueules de ce vendredi ont une gueule de lundi. Ça ficherait presque la trouille. Comme si j’étais entré dans la quatrième dimension : Paf ! du jeudi soir, tu passes direct au lundi matin. Week-end sucré ! Plus de repos! Petit à petit, ton jean large et ton sweat cool changent, se transformant en costard et en cravate. Puis tes pensées ensuite : Je veux cette promotion, je veux cette promotion... En tout cas, une chose est sûre. Ce n’est pas aujourd’hui qu’on boostera la croissance.

2020/01/05

Un peu de bourrinage (Métroscopie 189)



Sur les rails, deux pigeons se font la cours. Il est huit heures moins vingt. IMRE va bientôt arriver. J’ignore si ces oiseaux ont une conscience mais ils ont bien choisi l’endroit de leurs papouilles. Sur la ligne du A, par exemple, ils auraient eu peu de chances d’éviter l’engin. Là, ils ont le temps de le voir venir même en pleine copulation. Malgré le froid, ça sent encore la belle journée ensoleillée. Tant mieux. Mon moral n’aura pas à faire d’apnée dans mes shoes. Après cinq minutes d’attente, IMRE entre en scène comme un vieillard atteint d’une maladie grave et incurable. Les fronts des gens sont si proches des wagons qu’ils sont à la limite de les toucher et de créer des étincelles. Pour une fois, je me comporte comme un bourrin. Je n’attends même pas que les gens descendent du wagon pour y monter. Et le pire, c’est que je n’ai même pas honte. Se comporter comme un bourrin de temps en temps gomme en partie les actes bourrins dont a été trop souvent la victime auparavant. Et puis renaître connard qu’est-ce que c’est bon !

2020/01/04

Sale nouvelle (Métroscopie 188)



Etant un peu à l’avance, je prends un RER s’arrêtant à toutes les gares et s’appelant EPIS (tant pis). Peu de monde à l’intérieur, ce qui présage qu’il doit mettre un sacré temps pour faire le trajet qu’il a à faire. Assis de biais sur son siège, un costard cravate rouge coupé court enregistre son parcours de métro sur un ordinateur de poche. Apparemment, l’objet est si perfectionné que le type doit même mettre en mémoire les chemins des couloirs pour les changements. En face de moi, un type lit le Canard Enchaîné en le tenant d’une seule main, paume ouverte... Un garçon de café.

La claque (Crise internationale 15)







- Qu’est-ce que ces Mexicains font devant chez moi ? vociféra Donald Moumoute à Paul Robson qui à cause du boucan des pales dut faire un effort considérable pour comprendre sa phrase.

L’hélicoptère amorçait sa descente devant la maison blanche. C’était le transport de prédilection du number one quel que soit le chemin à parcourir. Deux rues à traverser et hop, on s’envolait ! En l’occurrence, l’engin revenait d’un fast food tout proche. Le président avait eu une envie pressante et comme il adorait manger sur place et taper la commande sur l’écran tactile...

2020/01/03

Petite erreur (Métroscopie 187)



Comme j’ai été trop rilax au moment d’entrer dans mon RER, je me tape le début du voyage debout comme un Anthonien. Juste en dessous de moi, une femme assise entame une partie de jeu bizarre sur son portable. Vu comment elle hésite à valider son choix, elle ne doit pas plus comprendre les règles que moi. Super bizarre. En même temps, quand on réfléchit, la façon dont notre vie se déroule dans son ensemble est bizarre. Alors, oui, pourquoi ne pas commencer la journée par un jeu imbitable. C’est peut-être la meilleure façon de la saluer, lui rendre hommage.

2020/01/02

Hyper tension (Métroscopie 186)



Oula, je ne sais pas si c’est le froid mordant de ce matin ou parce qu’on est lundi et que la majorité d’entre nous a un boulot de merde qui lui sort par les trous de nez, mais les gens sont nerveux. Heureusement que le gars qui distribue des journaux gratuits ne joint pas des flingues avec.

2020/01/01

Au bord de la cata (Métroscopie 185)



Le quai est bondé. Cela faisait longtemps que je ne l’avais pas vu comme ça. C’est à se demander s’ils n’inaugurent pas un nouveau RER. Non, c’est ce bon vieux croulant de GHIR. Je choppe le premier strapontin qui me tend les bras. Dehors, le temps est à chier. Le ciel gris et froid rampe sur les moches immeubles en construction comme une loche mutante post-explosion-nucléaire. Et après, on veut qu’on aille au boulot avec le sourire. Encore faudrait-il être heureux.

Crise de nerfs (Crise internationale 14)








Tandis qu’il soliloquait, ses poings serrés frappaient la table de plus en plus vite. On aurait dit un de ces jouets qu’on enclenche à l’aide d’une clé et qui se mettent à taper frénétiquement sur un tambour. Ses yeux pleuraient et des auréoles sombres se développaient sur sa chemise cintrée. Un possédé qui allait d’une seconde à l’autre vomir une substance glauque et visqueuse !

2019/12/31

Christian (Métroscopie 184)



Cette matinée, par le soleil, est à nouveau fabuleuse. Et je vais à mon boulot pourri comme un con. La seule chose qui me soulage un peu est de savoir que je ne suis pas le seul.

2019/12/30

L’heure des adultes (Métroscopie 183)



Big soleil sur GHIR qui pénètre dans la gare. On se croirait presque dans une pub s’il n’y avait pas autant de gens faisant la tronche. Au moment où j’essaie d’entrer dans un wagon, une vieille bonne femme me collant tente de me griller par la gauche. Je fais barrage avec mon corps puis me précipite vers la place qu’elle aurait convoitée si elle avait réussi à obtenir ma position (éh, éh).

2019/12/29

Le cumulard (Métroscopie 182)



Merde, j’hallucine ou quoi ?! Ce type sur la grande passerelle qui distribue des tracts de Ségolène Royal, n’était-il pas là, hier, à la même place distribuant des tracts de José Bové ? Ou alors j’en suis encore au stade 5 du sommeil ! Non, non, je reconnais parfaitement sa barbichette et son expression jouasse (expression jouasse de celui qui regarde les autres partir au taff). Aucun doute... Bah, après tout, certains cumulent les mandats pourquoi ne pas cumuler les partis ?

Crise de nerfs. (Crise internationale 13)








Retour en arrière dans le temps et donc dans le pays du fromage coulant : le conseil des ministres avait débuté depuis cinq bonnes minutes et pourtant personne n’avait encore osé prendre la parole. Et pour cause, Manuel Trèbon était d’une humeur massacrante. Pas parce que le ministre chargé d’éliminer les mouches en avait oublié une (elle tourbillonnait de temps à autre sous le lustre de crystal que plus personne n’admirait et dans ce contexte particulier, son léger vrombissement ressemblait à un orage sur le point d’éclater). Encore moins parce que le peuple s’était rendu compte de sa politique favorable aux plus riches et manifestait son mécontentement dans la rue (une frange de la population la plus touchée par cette crise appelée les chaussettes rouges s’était mise à occuper les ronds-points des pays et exigeait que le jeune président démissionne).

2019/12/28

Horoscope des poissons (Métroscopie 181)




Il y a de grandes chances pour que vous rencontriez l’âme sœur sur votre trajet. Alors si on vous bouscule, ne vous énervez pas.

2019/12/27