2020/01/12

Gros culs (Métroscopie 196)



Ce matin, sur cette grande passerelle, moi et mes semblables qui piétinons l’asphalte avec amour et en chœur, ressemblons vraiment à un troupeau. Je ne serais d’ailleurs guère étonné si au bout de cette longue ligne droite, une machine nous mettrait chacun à part et immobiliserait pour nous foutre un doigt. Au loin, je vois IMRE se faire la malle sans moi. La prochaine fois, je crèverais tous tes sièges avec mon cran d’arrêt et taguerai des poils de nez et d’oreille sales sur tes wagons, enculé de tes morts. 


À ma grande surprise, GHIR arrive deux minutes après. Si maintenant en réduisant les attentes, la Ratp ne permet plus à ses usagers de cultiver leur rage, où va le monde.


À l’intérieur, les gens ont l’air sans vie. Il n’y a que les enrhumés qui s’animent de temps à autre pour se moucher (à ce propos, on parle beaucoup de carburant à base de colza en ce moment, mais le jour où on pourra démarrer sa caisse avec de la morve, alors là oui, l’humanité aura fait un énorme bond en avant (au moins égal à celui de la conquête de l’espace, si, si)). 


À Gentilly, deux gros culs me bousculent. Je me crispe et soupire : Quand, pour des culs de ce calibre, agrandira t-on les allées ? Et si non, quand leur interdira t-on de circuler aux heures de grande affluence ?

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