2019/12/11

Le bras droit de Donald Moumoute (Crise internationale 9)






Après que Donald Moumoute eut exposé sa frange au scan de l’identificateur capillaire, la porte se déverrouilla. Alors qu’en général le président des États-Unis rentrait dans les pièces comme une quille dégommée, il avança à petits pas, perdant son expression arrogante et son souffle de buffle en colère.

2019/12/10

Début de démence ? (Métroscoipe 163)



Je crois que je suis devenu fou. Maintenant, dès que j’arrive à obtenir une place potable dans le RER B bondé, je pose mon cul dessus et m’écrie « place ! » comme si j’avais marqué un point décisif. Heureusement, à cette heure, personne n’a la force de réagir – on peut être fou à volonté.

2019/12/09

Espoir nulle part (Métroscopie 162)



Une nouvelle fois, je me tape le strapontin ! J’avais pourtant été vif sur ce coup là ! Slalom entre personnes sortant du RER, grillage d’une vieille, passage in extremis à la fermeture des portes ! Une vraie machine à gagner une place ! Eh bin non, dans le cul !

2019/12/08

Le bonheur jusqu’aux halles (Métroscopie 161)



Devant ma gare, une femme me demande quel bus elle doit prendre pour aller à je ne sais plus quelle ville. L’air sincèrement désolé, je hausse les épaules. Tout ce que je connais de cette banlieue est cette immense passerelle qui fait le lien entre le RER C et B et vice et versa.

2019/12/07

Un sport (Métroscopie 160)



Décidément, cette grande passerelle de la gare de Massy Palaiseau est fascinante. Les groupes de gens courant dessus ressemblent à des troupes de soldats partant pour le combat. La vitesse moyenne d’un usager moyen sur cette longue ligne droite qui enjambe une vingtaine de voies s’entrecroisant par endroits doit être facile de 15 kilomètres heures. Je prends maintenant toute la mesure de l’expression « accident de voyageur ». Cela n’inclut pas seulement les gens qui se sont jetés sous un train ou métro mais aussi ceux qui se sont heurtés violemment sur cette fameuse grande passerelle.

L'entretien téléphonique (Crise internationale 8)









Boosté par cette perspective de challenge, il réattaqua :

- Toi et moi, on se ressemble. J’entends par là qu’on est mû par les mêmes idéaux, la justice, la démocratie, les droits de l’homme. Pour ainsi dire, depuis plus d’une décennie maintenant, nos deux pays sont sur la même longueur d’onde, l’Afghanistan, la Syrie, autant de terrains d’entrainement qui ont permis de nous rapprocher, de forger notre entente... 

2019/12/06

Les Anthoniens (Métroscopie 159)




Tout le long de la grande passerelle (les Chinois ont la grande muraille, nous, nous avons la grande passerelle), les gens courent comme des dératés. Heureusement et afin de ralentir le trafic, la Ratp fait circuler trois ou quatre mémés de 6 heures du mat’ à 18 heures du soir qui agissent en quelque sorte comme des dos d’âne.

Killed or be Killed de Ed Brubaker, Sean Phillips et Elizabeth Breitweiser




Dessins chiadés, très réalistes avec des textes et un scenario à la hauteur. Tout le contraire du comic Planetary dont les histoires et les dialogues semblent avoir été conçus par les algorithmes antinomiques d’un programme vérolé de marketing ou le pus débile d’ados irradiés et boutonneux.


J’ai juste lu le premier volume mais il m’a donné envie de lire les trois autres. D’abord parce que la série n’est pas longue (et ça c’est un atout de taille ! Marre de ces séries qui font cinquante volumes et qui durent, qui durent, même après la mort de leurs auteurs !). Ensuite parce que le ton est juste, qu’il est percutant.

Très agréable à lire dans les chiottes entre deux crottes qui prennent leur temps (vous savez, celles qu’on nomme les contemplatives mais qui puent quand même hein, la poésie a ses limites !). Ou au moment des pubs de la mi-temps.

2019/12/05

Instantané 3 (Métroscopie 158)


RER C, le soir : Ados qui gueulent. Un garçon et une fille. Ils répètent inlassablement les mêmes blagues lourdes et ricanent comme des lobotomisés. À un moment, la fille s’engueule avec une femme qui n’entend plus ce qu’on lui dit au téléphone. « Tu veux que je te casse la gueule, sale pute » hurle t-elle à l’autre une fois qu’elle file sur le quai.

Le garçon bouge pour voir si la fille va le suivre jusqu’à sa nouvelle place. Dix secondes plus tard, la fille le rejoint. Leurs sourires sur leurs visages ont l’arrogance de ceux qui ne se sont jamais reçus de baffe.

2019/12/04

La grande passerelle( Métroscopie 157)



Marrante cette longue passerelle de Massy Palaiseau. Certain que ce doit être la plus longue d’Europe. Les villes moches détiennent toujours des records à la con dans ce style. L’horloge la plus grande de France, le banc le plus large du monde, le guichet le plus fermé de l’univers etc, etc… Vraiment marrante. Alors que je me dirige d’un pas mou et démotivé vers mon quai, des bribes de paroles des gens allant dans l’autre sens me parviennent aux oreilles : « pour sauvegarder… » ; « froid aux doigts » etc, etc… J’ai l’impression de zapper dans le réel.

L’entretien téléphonique (Crise internationale 7)






- What ?

Au zozotement horripilant et bousilleur d’english de son interlocuteur à l’autre bout du fil, Donald Moumoute étrangla le combiné. C’était le freluquet qui avait osé lui tenir tête l’autre fois lors de la poignée de main. Le chef d’État d’un pays ridicule à l’autre bout de la planète empestant la vinasse et le fromage décomposé.

2019/12/03

Trop tendre (Métroscopie 156)


Aujourd’hui, direction le B. Traversée d’une longue passerelle sur laquelle plein de gens courent et se font des queues de poisson.

2019/12/02

ligne C de l’autre côté (Métroscopie 155)



Dans cette nouvelle gare, ma nouvelle gare, j’ai le choix. Soit je vais au boulot en prenant le RER C soit le B. Autant dire que j’aurais préféré choisir entre la peste et le choléra. Bon, comme je suis sur le quai du C, j’opte pour le RER du même nom. 

2019/12/01

Demain j’arrête ! de Gilles Legardinier



Bon, j’ai arrêté la lecture au bout de 10, non 15 pages. Et pourtant l’écriture est sympa, drôle. Seulement, cette histoire de nana qui tombe folle amoureuse du voisin (beau évidemment) qui vient de s’installer si on n’y met pas un paquet d’ironie et une bonne dose d’invention, perso ça me gave. Impression qu’on me force à bouffer une vingtaine de flans à la barbe à papa par un entonnoir enfoncé dans les narines. Eh ouais, mon côté midinette s’est fait la malle depuis belle lurette et en plus je ne le regrette pas.

Faces de cafards (Métroscopie 154)



Je dois être en train de rêver car je monte dans un wagon complètement vide. Je suis tellement perplexe que j’hésite même à m’asseoir sur un siège. Peut-être y a-t-il un piège ? N’étant pas téméraire, je ressors illico. À cet instant, un autre RER arrive. Voyant que la foule y pénètre, je la suis. Les boules. Moi qui pensais avoir dompté mon instinct grégaire et mes penchants masos.