2019/04/15

La course aux mots



Je viens de finir une nouvelle érotique. Après avoir terminé un texte pour enfant, j’avais envie d’écrire un texte moins exigeant, un truc pour me faire plaisir. Finalement, la rédaction de cette nouvelle entre guillemets a été laborieuse, un peu comme d’hab’. Plus je vieillis plus j’éprouve des difficultés pour écrire. J’ai du mal à me concentrer et je cherche de plus en plus mes mots. Là où d’autres alignent les phrases en se frisant les moustaches, moi je rame pour en écrire une seule, galérien du stylo que j’utilise de moins en moins. Attention, je ne sous-entends pas par-là que les écrivains au clavier trépidant (j’ai hésité avec : à la plume intrépide) produisent des œuvres de moindre qualité que les miennes, je dis juste que j’ai compris que je n’appartenais pas à cette espèce formidable (la plupart des écrivains dont j’aime les textes sont des graphomanes, j’en parlerai plus tard). Aussi, lorsque je travaille, je ne me fixe pas de nombre de mots à écrire, ce genre d’objectif me flingue. Si je me dis bon là, coco, tu es parti pour 500 mots (un objectif équivalent au remplissage d’une carte postale pour les prolifiques), je sais que je ne vais pas y arriver, au bout de deux phrases, je perds mon courage, je me liquéfie, me traite de minable et à la fin, échouant dans mon entreprise, ai le sentiment d’avoir fait de la merde (ce qui n’a aucun rapport, je sais, mais c’est comme ça). Voilà sans doute pourquoi je n’éprouve aucune satisfaction au nombre de mots ou de pages que j’ai réussi à écrire au bout d’un certain temps plutôt long en général. Une part de moi sait que cette comptabilité m’empoisonne et joue sur mes humeurs. Si, pour avancer, certains ont besoin de s’astreindre à écrire au quotidien une certaine quantité de mots, je sais qu’avec moi cette méthode ne fonctionne pas. Pas la peine de me torturer donc. J’en chie déjà bien assez comme ça.
C’est tout pour aujourd’hui.

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