Ce matin, sur cette grande passerelle, moi et mes
semblables qui piétinons l’asphalte avec amour et en chœur, ressemblons
vraiment à un troupeau. Je ne serais d’ailleurs guère étonné si au bout de
cette longue ligne droite, une machine nous mettrait chacun à part et
immobiliserait pour nous foutre un doigt. Au loin, je vois IMRE se faire la
malle sans moi. La prochaine fois, je crèverais tous tes sièges avec mon cran
d’arrêt et taguerai des poils de nez et d’oreille sales sur tes wagons, enculé
de tes morts.
À ma grande surprise, GHIR arrive deux minutes
après. Si maintenant en réduisant les attentes, la Ratp ne permet plus à ses
usagers de cultiver leur rage, où va le monde.
À l’intérieur, les gens ont l’air sans vie. Il n’y a
que les enrhumés qui s’animent de temps à autre pour se moucher (à ce propos,
on parle beaucoup de carburant à base de colza en ce moment, mais le jour où on
pourra démarrer sa caisse avec de la morve, alors là oui, l’humanité aura fait
un énorme bond en avant (au moins égal à celui de la conquête de l’espace, si,
si)).
À Gentilly, deux gros culs me bousculent. Je me
crispe et soupire : Quand, pour des culs de ce calibre, agrandira t-on les
allées ? Et si non, quand leur interdira t-on de circuler aux heures de
grande affluence ?
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