Les nuages dans le ciel prenaient la pose attendant d'être peints
Qu’est-ce qui est le plus agréable ? Voir un beau cul puis le sourire de sa jolie propriétaire ou bien l’inverse ? La poule et l’oeuf.
Outre ses qualités sportives, Franck Ribéry est un passionné de littérature. Sur les stades il sourit avec sympathie quand ses collègues l'appellent « l'intello » ou « Bernard Pivot » ; Il sourit, car sans avoir aucune prétention, il sait qu'il a lu plus de livres qu'il n'y a de brins d'herbes sur le terrain. Pour OH NON ENCORE DU FOOT, il nous fait part de ses dernières lectures avec la culture encyclopédique qui est la sienne.
Les critiques littéraires, à chaque nouveau commentaire sur un polar, se targuent tous de rappeler combien injustement le genre policier est méprisé. Ceci est un mythe bien ancré. Le genre policier, n'a JAMAIS été méprisé.
Ca serait comme de prétendre qu'au moyen âge, le roman de la rose, et toute la littérature de chevalerie, sous prétexte qu'elle visait à la distraction était secondaire. C'était faux à l'époque et ce le fut aussi concernant le roman policier.
Comment peuvent-ils prétendre qu'on ait pu mépriser un genre qui fut inventé par Edgar Alan Poe, et qui a acquis sa noblesse par Agatha Christie. Non! Dès son apparition, le roman policier a été immédiatement reconnu en tant qu'art, et on ne doit qu'aux bibliothécaires (et aux passionnés) le fait qu'il soit classé à part de la littérature traditionnelle.
Par contre, il est vrai qu'il y a beaucoup de mauvais auteurs de roman policier. Mais sans doute à peine plus que dans le roman traditionnel.
Chesterton est un très bon auteur de polar. Et il est d'autant plus symptomatique, qu'il a bousculé les codes de se genre tous mis en place dans « le double crime de la rue morgue »: Un enquêteur brillant, un adjoint un peu bête, une multitude d'indices contradictoires et une solution par déduction successive. Le Père Brown, n'est pas comme cela. D'abord, il agit seul. Il est plus humaniste que brillant. Et il découvre le coupable sans enquête.
Dans chacune des nouvelles qui constituent le « scandale du Père Brown », la résolution évidente, est obtenue par un simple évènement illogique : Une phrase que seul le coupable pouvait prononcer ; un crime trop compliqué, qui se révèle être une mascarade sans meurtre ; un témoin qui a injustement confondu la victime et le coupable sur leur apparence, etc.
En bref, au bout de 5 phrases où le père Brown apparaît dans l'enquête, il a déjà trouvé le coupable, et un lecteur très consciencieux, peut le trouver aussi. On est loin des multitudes d'indices d'un Conan Doyle, des complications psychologiques d'Agatha Christie, et en général de l'astuce employée par les auteurs qui consiste toujours à rajouter des détails inutiles pour rendre ardu la résolution du crime.
Ajouté à cela, le caractère bon enfant, un peu ridicule et jamais moralisateur du père Brown, et on peut regretter qu'il n'y eut pas plus d'écrivains inspirés de Chesterton pour nous donner des polars light, des enquêtes brillantes dans leur simplicité, et un plaisir pur de création logique.
En bref, Chesterton est au roman policier ce qu'est le « but en or » au football : Une fulgurance évidente, une nouveauté efficace, qui a rendu toutes sa pêche à un sport qui s'enlisait dans les atermoiements défensif, et les tirs en touche.
Franck Ribéry
Franck Ribéry est un lecteur invétéré. A chaque mi-temps d’un match, pour donner de l’allant à ses coéquipiers, l’homme lit à haute voix des extraits de roman ou de poésie. Comme il le dit si bien lui-même : « On ne peut jouer au foot comme un artiste sans fréquenter les mots de ceux qui savent leur donner chair ». Aujourd’hui : Franck nous rapporte sa lecture de « Survivant » de Chuck Palahniuk.
Quelques années auparavant, j’avais lu Fight Club du même auteur et je m’étais fait profondément chier (et pourtant je l’avais lu jusqu’au bout, époque où je me forçais à lire même les livres qui m’emmerdaient, époque heureusement révolue). Impression de lire un scénar de film. D’ailleurs, le film m’avait semblé nettement meilleur que le bouquin dont je n’avais pas du tout saisi l’humour ravageur. Quand Thierry Henry m’a tendu « Survivant », deuxième bouquin de Chuck Palahniuk, j’étais donc légitiment sceptique. « Tu me fais une blague ? » lui avais-je demandé, connaissant l’esprit facétieux du joueur mais aussi de l’homme. Sans répondre, Thierry avait souri puis remué son bras tendu, insistant pour que je prenne le book. Ma curiosité était trop forte. J’avais pris le book et l’avais lu. D’un trait. Sans prendre le temps de me changer (je me souviens encore de la couleur de la serviette que j’avais enroulée autour de la taille : verte à pois bleus). Comme quoi, les œuvres d’un même auteur peuvent susciter des réactions contraires. Autant je suis partisan de ne pas lire jusqu’au bout un bouquin qui est chiant, autant, j’approuve qu’on donne plusieurs chances à un auteur, même si ses œuvres précédentes étaient nazes – exceptions faites de Beigbeder, Levy et autres Jardin (un seul être doit se cacher derrière ces trois noms, encore un coup de Fantomas !)…
« Survivant » m’a donc captivé de A à Z. Début sur des chapeaux de roues, le narrateur a pris les commandes d’un avion long courrier. Il a viré les passagers ainsi que les pilotes. Son but : se scratcher dans le désert australien. Mais avant de se scratcher, il va raconter « à la boite noire » comment il en est arrivé là…
Persos zarbis, atmosphère délétère (glauque ?), violence maximale, humour dévastateur, ce bouquin ressemble à une grenade qui vous pète à la gueule sans en avoir l’air. Plusieurs fois. Certaines scènes sont vraiment démentes, et c’est l’une des rares fois où je me suis demandé comment l’auteur avait fait pour imaginer de tels trucs. Je me suis aussi demandé si l’auteur, avec cet écrit qui ne ressemble vraiment à aucun autre et qui est inclassable, n’était pas majeur, à l’instar d’un Bret Easton Ellis (surtout pour American Psycho).
Bref, j’ai hâte de me pencher sur ses autres œuvres, notamment Monstres Invisibles que m’a aussi conseillé Thierry.
En tout cas, c’est un réel plaisir de tomber sur ce genre bouquin.
Si je le convertissais en geste technique, je dirais qu’il vaut bien une reprise de volée en pleine lucarne !
Non, deux ! Soyons pas pingre.
C’est marrant. Quand on apprécie un livre on a beaucoup plus de mal à en parler que lorsqu’on ne l’apprécie pas. Allez savoir pourquoi. Donc, j’ai apprécié ce recueil de nouvelles et l’ai lu pratiquement d’une traite. Bon, comme tout recueil de nouvelles, les histoires sont inégales. Certaines dégagent trop de bons sentiments et de morale telles la tache de sauce ou l’échappé belle. Il y a aussi la facile du pauvre type qui ne demande pas grand-chose à la vie, juste échanger avec une serveuse à jolis seins. Et puis la chiante sur le monde littéraire – bien écrite néanmoins et qui donne envie d’aller voir Bruxelles – deux types raptent un autre de l’académie française et lui font subir, entre autre, des outrages de vocabulaire. Et puis il y a des petits joyaux dont, principalement « Georges et les dragons », qui est paradoxalement celle qui utilise le moins « l’exceptionnel ». Enfin, la dernière histoire « Haute pression », superposition haletante de plusieurs récits qui éclaire la vie sur son absurdité.
Ceci dit, l’écriture de Nicolas Ancion est celle d’un véritable écrivain. Même si certaines nouvelles sont sans plus (mais cela est normal), le recueil se lit aisément et dans n’importe quelle position (si, si). Plus que les histoires, ce sont les mots de l’auteur qui entraînent. Et puis Nicolas Ancion est un enfant de la bédé et cela se voit. Maniant à merveille l’art du décalage, il multiplie (j’évite comme les petits pains) les images saugrenues et burlesques. Bref, enfin un auteur qui pète normalement. Un auteur à l’écriture simple et fraîche ! Un auteur qui mérite vraiment d’être lu. Je suis d’ailleurs curieux de lire ses autres œuvres… et aussi de visiter Bruxelles.
Monica Stanfeld n’est plus à présenter. Crevant l’écran dans « Petits trous bien humides II » et le « facteur bourrine toujours 500 fois », elle a accumulé les récompenses : Hot d’or 2007, grand prix européen de la meilleure fellation 2008, prix de la double pénétration de la ville de Melun 2008, statuette d’argent du stupre et de la dépravation à Venise en 2009, etc… Contrairement à ses collègues qui manifestent un intérêt feint pour le ballon rond parce qu’il est populaire, Monica Stanfeld a toujours aimé le football et baigné dedans. Fille d’un arbitre de national et d’une supportrice inconditionnelle du grand OM, elle a connu très tôt les stades et leurs ambiances éthyliques et chaleureuses. Elle avouera d’ailleurs avoir eu son premier rapport à l’âge de 17 ans avec un gardien de but et un arrière central. Et son premier orgasme à la vue d’un passement de jambes parfaitement exécuté par Chris Waddle en coupe d’Europe. Aujourd’hui, pour Oh Non Encore Du Foot, elle se propose de commenter certains gestes techniques ou actions du foot qui la mettent encore en émoi :