Tiens, marrant, les gueules de ce vendredi ont une
gueule de lundi. Ça ficherait presque la trouille. Comme si j’étais entré dans
la quatrième dimension : Paf ! du jeudi soir, tu passes direct au
lundi matin. Week-end sucré ! Plus de repos! Petit à
petit, ton jean large et ton sweat cool changent, se transformant en costard et
en cravate. Puis tes pensées ensuite : Je veux cette promotion, je veux
cette promotion... En tout cas, une chose est sûre. Ce n’est pas aujourd’hui
qu’on boostera la croissance.
Après avoir digéré cette première angoisse, une
autre non moins terrible me saisit. Merde, c’est vrai, mais dans quel RER
suis-je ? Est-ce IMRE ou GHIR ? Comme un con, je suis monté dans le
wagon sans regarder l’écran d’information. Pourtant, dieu sait que je déteste
ne pas connaître le nom du RER que je prends. C’est comme si je voyageais dans
le néant, le vide. Un train fantôme sans véritable destination. Une carcasse
sur roues maléfique.
Dans mon wagon règne une étrange odeur de pastille à
la vanille. Je me demande s’il ne s’agit pas d’une tentative de la Ratp d’obtenir des tunes des
boîtes privées en leur faisant secrètement de la pub. Genre, en émettant des
effluves de Mentos dans les voitures pour susciter des envies de ce produit
chez les usagers.
Debout, contre un strapontin, une femme portant une
veste en coton avec une capuche à poils de Yorkshire a carrément la tête noyée
dans la revue qu’elle lit. Faut dire, les articles de ce magazine ont l’air
passionnant : horoscope chinois, tout est bon dans l’année du cochon, j’ai
retrouvé ma mère dans un foyer SDF... Clair, pour le bureau, y’a de la matière
à conversation.
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