Le quai est bondé. Cela faisait longtemps que je ne
l’avais pas vu comme ça. C’est à se demander s’ils n’inaugurent pas un nouveau
RER. Non, c’est ce bon vieux croulant de GHIR. Je choppe le premier strapontin
qui me tend les bras. Dehors, le temps est à chier. Le ciel gris et froid rampe
sur les moches immeubles en construction comme une loche mutante
post-explosion-nucléaire. Et après, on veut qu’on aille au boulot avec le
sourire. Encore faudrait-il être heureux.
Sur le quai de Bourg-la-Reine, une femme pousse un
long soupir désabusé en voyant que notre transport est à bloc. Comme nous
sommes en fin de semaine, les gens assis sur les strapontins sont si fatigués
qu’ils ne se lèvent même pas pour laisser un peu plus d’espace aux gens debout.
Au fur et à mesure, d’autres personnes grimpent dans notre wagon. Maintenant,
nous sommes les uns contre les autres. L’atmosphère devient tendue. Clair, si
quelqu’un loufe, nous allons tous périr asphyxiés.
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