Ca y est, le monde est revenu. J’essaie de deviner dans
les expressions des visages, qui est là depuis la semaine dernière et qui
commence à bosser aujourd’hui. Pas très dur. Les gens de la première catégorie
ont l’air résignés et absents, ceux de la seconde affichent une grimace de
dégoût et de prémisses de gerbe... Bah, ça leur passera d’ici deux, trois
jours.
Parfois, il arrive que l’on croise des gens avec un grand sourire mais
ce sont des fous. Ils ont mal digéré le cruel et brutal passage des vacances au
boulot et ne parviennent plus à ajuster leurs émotions face aux situations qui
se présentent à eux. On leur annonce qu’ils ont un cancer, ils rient aux
éclats. Ils gagnent le gros lot au loto, ils dépriment. Bref, ils sont
irrécupérables.
Titre du parigo : Doc gynéco passe la nuit au
poste : « Les policiers sont presque des assistantes sociales »
Au fond du wagon, un moustachu se nettoie le nez
avec un mouchoir puis observe mélancoliquement l’amas morve qu’il y a laissé
comme une vieille photo de classe.
Arrêt à une station. Mon vis-à-vis se lève et là,
horreur, qui vois-je en face de moi ? Le connard de l’autre fois qui avait
rogné sur MA place (enfoiré de ses morts, suppôt du diable !). L’homme
fronce les sourcils puis cligne des yeux. Il m’a reconnu. Je le toise. Nous
nous fixons sauvagement tandis que retentit la sonnerie de fermeture des portes
et que de nouveaux usagers s’installent... Au bout de vingt secondes, le type
craque et jette un bref regard à droite... Oh, oh, comment je lui ai niqué sa
face !
Tiens, marrant comme impression : lorsque le
train dans lequel on était s’en va, on a le sentiment qu’il va plus vite !
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