2019/10/28

Retour du monde (Métroscopie 128)



Ca y est, le monde est revenu. J’essaie de deviner dans les expressions des visages, qui est là depuis la semaine dernière et qui commence à bosser aujourd’hui. Pas très dur. Les gens de la première catégorie ont l’air résignés et absents, ceux de la seconde affichent une grimace de dégoût et de prémisses de gerbe... Bah, ça leur passera d’ici deux, trois jours. 


Parfois, il arrive que l’on croise des gens avec un grand sourire mais ce sont des fous. Ils ont mal digéré le cruel et brutal passage des vacances au boulot et ne parviennent plus à ajuster leurs émotions face aux situations qui se présentent à eux. On leur annonce qu’ils ont un cancer, ils rient aux éclats. Ils gagnent le gros lot au loto, ils dépriment. Bref, ils sont irrécupérables.

Titre du parigo : Doc gynéco passe la nuit au poste : « Les policiers sont presque des assistantes sociales »

Au fond du wagon, un moustachu se nettoie le nez avec un mouchoir puis observe mélancoliquement l’amas morve qu’il y a laissé comme une vieille photo de classe. 

Arrêt à une station. Mon vis-à-vis se lève et là, horreur, qui vois-je en face de moi ? Le connard de l’autre fois qui avait rogné sur MA place (enfoiré de ses morts, suppôt du diable !). L’homme fronce les sourcils puis cligne des yeux. Il m’a reconnu. Je le toise. Nous nous fixons sauvagement tandis que retentit la sonnerie de fermeture des portes et que de nouveaux usagers s’installent... Au bout de vingt secondes, le type craque et jette un bref regard à droite... Oh, oh, comment je lui ai niqué sa face !

Tiens, marrant comme impression : lorsque le train dans lequel on était s’en va, on a le sentiment qu’il va plus vite !

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