Je cours ! Encore ! Et en même temps, je
me traite de pauvre pomme ! Sérieux, est-ce que cela vaut vraiment la
peine de gratter cinq misérables minutes pour rester dans son lit si après il
faut courir comme un mort ?! Et en plus, sans avoir la certitude de choper son
RER ? Il faut savoir que dans le top des pires humiliations : rester
tout seul sur le quai après avoir piqué un sprint de dingue devant tout le
monde est quand même à la deuxième place ex aequo avec lâcher un pêt sonore et
malodorant en plein conseil d’administration. Alors qu’on ne vienne pas me dire
que ma vie est morne.
Titre du Parigo suite à un sondage : Royal bat
Sarko.
Je pose mon cul sur le siège du milieu en soupirant,
las déjà. Entre parenthèses, pour moi, le siège du milieu est le plus
confortable des trois sièges alignés de chaque côté du wagon. Je
m’explique : Si on est assis sur le siège côté couloir, on est souvent
bousculé par ceux et celles pérégrinant dans le wagon. Siège côté fenêtre, on
est obligé de se ratatiner à cause des parois du wagon. Et puis le paysage est
en général déprimant (ce qui fait qu’on se ratatine encore plus). Non, rien ne
vaut le siège du milieu, même si du fait de sa position, on peut parfois vivre
des moments chiants...
À la station suivante, un gros et sans-gêne
s’installe à côté de moi ou plutôt s’étale, me poussant à me décaler un peu (et
à avoir le cul entre deux sièges). Il y a des tas de places libres dans le
wagon, mais non, il faut que sa chair abondante déferle sur la mienne frêle
avec son odeur, son sang qui bouillonne, sa masse. C’EST SA PLACE !
Bien qu’ayant bougé, je reste en contact avec le
type qui maintenant lit un document apparemment hyper important puisqu’il me le
cache. Je ne me gêne pas pour lui montrer que je veux le lire. Le type soupire,
ça l’énerve (tout comme l’énerve le fait que nos corps se touchent encore).
Enfin, fatigué de nos enfantillages, il livre le document à mes regards.
Titre : Pronostic pour turfiste. Connard.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire