2020/04/04

4. Frayeurs sur la route (Hollywood cauchemars 4)







- Stacy, me dit-il, affolé. Tu pars et tu ne m’as même pas laissé tes coordonnées.

- OK, soufflai-je, note-les.

- Mais tu ne peux pas tout simplement m’appeler ? s’étonna-t-il en fronçant les sourcils.

- Ouais, ouais.

Soudain, un coup de klaxon résonna. Une Lexus rouge s’arrêta à ma hauteur et la vitre teintée du côté passager s’abaissa.

- Eh Stacy ! brailla Leonardo, qu’est-ce que tu attends pour monter, la fête est loin d’être finie !

- Ah oui ? lançai-je d’une voix très calme, où vous allez ?

- On ne sait pas encore mais ça promet d’être funky, pas vrai les filles ?

À l’arrière de la voiture, les nanas poussèrent des cris surexcités. Je croisai les bras, plus mystérieuse qu’une carte divinatoire.


Interdit, le jeune réalisateur ne cessait de nous dévisager à tour de rôle, Leonardo et moi. Sentant que la situation lui échappait, il effectuait avec ses lèvres une gymnastique de plus en plus infecte (merde, par moments, sa bouche parvenait presque à atteindre une de ses oreilles ou descendait au milieu du menton comme un mollusque vivant d’origine extraterrestre).
Devant mon absence d’entrain, Leonardo s’inquiéta :

- Alors, tu montes ?

- Oui, finis-je par répondre. Mais à une seule condition.

- Laquelle ?

- Que je sois seule avec toi.

Un sourire triomphal éclaira le visage de l’acteur.

- Eh, vous avez entendu là-dedans ? fit-il à ses groupies et à ses gardes du corps, Stacy me veut pour elle seule, ce soir, alors descendez, bordel ! Descendez tous avant que je vous botte votre putain de fion !

Dans un silence consterné, tout le monde s’exécuta et je crois que si les trois nanas avaient eu à portée de main un AK47, elles auraient sans état d’âme vidé leurs chargeurs sur moi.

En professionnel consciencieux, Trevor tenta de convaincre son employeur de revenir sur sa décision. Leonardo l’envoya paître puis, après que je l’eus rejoint dans le véhicule, il démarra brutalement.

- Yee Pa ! hurla-t-il comme un cowboy sur son cheval fougueux.

Après le premier virage, Leonardo m’annonça qu’il avait beaucoup apprécié que je fasse le rapport entre son dernier film et there will be blood. Sur le plan de la performance d’acteur, Daniel Day Lewis et lui avaient placé la barre très haut et, actuellement, il ne voyait personne sur le circuit capable de produire l’équivalent.

- Tu sais que sur le tournage, à cause du froid, on a failli m’amputer les couilles, spécifia-t-il en se les empoignant brusquement. Elles étaient tellement gelées qu’on aurait dit des cailloux. L’équipe voulait m’envoyer à l’hosto mais j’ai refusé. Et tu sais ce que j’ai fait ?

- Nan ?

- Je me suis planqué derrière un sapin et je me suis paluché comme un dingue ! C’était juste après la scène du combat avec l’ours, un vrai ours, pour ta gouverne. Et ça a marché ! Porté à ébullition, mon sperme a réchauffé mes boules. Après la giclée, elles avaient regagné leur volume normal. Comme quoi !

- Je peux les voir ?

Leonardo m’adressa un sourire concupiscent.

- T’es vraiment une coquine, toi.

Je ne lui laissai pas le temps de cogiter et me penchai sur son entrecuisse.

- Une coquine qui sait ce qu’elle veut, ajouta-t-il en clignant de l’oeil.

Doucement, j’ouvrai la cage de l’oiseau. Ce salaud bandait déjà comme un malpropre.

- Elle est grosse, hein ? se vanta-t-il, tout content. Parait-il, Brad en a une plus grosse mais complétement faignante. Tu confirmes ?

Sans répondre, je lui léchai le zboub. Il frémit.

- Pour en revenir à ce que je te disais, ça me fait franchement plaisir de rencontrer une vraie cinéphile. Comme référence, il fallait le sortir there will be blood. Généralement, je suis entouré de crétines. Toi, tu en as dans le cerveau... Et dans la bouche aussi.

Afin d’appuyer son propos, j’enfonçai son membre dur dans ma gorge. Nouveau frisson de sa part. Malgré sa volonté de parler, les mots s’arrêtèrent au bord de ses lèvres entrouvertes. L’espace d’un instant, je le tins, déglutissant son poireau et le renfonçant dans mon gosier. Sa main me caressa la tête. 

D’une voix mal assurée, il reprit :
- Tu vois, j’ai compris très tôt que si je voulais devenir un grand acteur, il fallait que je ne tourne qu’avec de grands réalisateurs, Cameron, Scorsese, Tarantino et j’en passe…

Sa main pressa ma tête, m’obligeant à ravaler sa poutre.

- Et tu vois, je sais pas si tu te souviens mais en début de soirée, je t’ai parlé de 2001 l’odyssée de l’espace...

Pendant cette tirade, alors que la pression de ses doigts avait faibli, je gardai la bouche pleine, plus tenace qu’un chien avec son os. 

- Et tu vois mon plus grand regret, continua-t-il, submergé par l’émotion. C’est de ne pas avoir tourné avec Stanley.

Je pris une grande goulée d’air. En lui, je sentais la colère monter. Il s’animait. Sa bite tremblait pareille à un volcan qui se réveille du pied gauche. Ce n’était pas moment de relâcher mon effort. S’agitant sur son siège, il martela mon palais avec son gland. 

- Quel con tout de même ! Je venais de faire Titanic  et il meurt ! Qui plus est d’une mort naturelle ! Prends ça dans les dents, petite salope ! Et encore ça ! Je vais t’en donner de la mort naturelle ! Tiens ! Et tiens ! Étouffe-toi avec, raclure de chiotte !

À la limite de l’asphyxie, je libérai ma bouche de son pipeline gargouillant (entre parenthèses, j’avais battu mon record d’apnée : une minute et quarante secondes). 

Il klaxonna, éclata de rires et cria :

- Je suis le maître du mooonnndddeeee !!!!!

Simultanément, un raz de marée de sperme s’étala sur le pare-brise de la bagnole. D’euphorique, Leonardo devint livide comme un cancéreux en phase terminale :

- Bordel de merde, je vois plus rien !

Paniqué, il appuya brutalement sur le frein. La voiture dérapa et tourna deux fois sur elle-même comme une toupie. Nous hurlâmes. Fort heureusement, dans ce quartier résidentiel, la route était large et aucun véhicule ne circulait à cette heure-là.

Remis de nos émotions, nous nous regardâmes puis fixâmes la flaque blanche en train de dégouliner sur le verre teinté, œuvre contemporaine d’une valeur inestimable. Un fou rire s’empara de nous et il fallut un certain temps avant qu’on regagne notre calme. 

- Putain, se contenta de dire Leonardo en garant sa bagnole et en coupant le contact. Puis il sortit. Je le suivis, ça puait trop le sperme dans l’habitacle.

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