2019/05/07
2019/05/06
2019/05/03
11. L’heure de la vengeance (11/11)
D’abord elle se précipita
dans la cuisine pour prendre le couteau à viande. À mi-chemin, elle changea
d’avis. Non, le couteau c’était trop classique
Bifurquant dans la salle de
séjour, elle prit le fer à repasser puis gravit les marches menant à l’étage
supérieur. Plus elle progressait plus les mauvais souvenirs l’assiégeaient et
renforçaient sa rancœur. Les remontrances injustes de Guy, les couinements
insupportables de ses étreintes, le temps toujours plus long qu’il passait avec
Maryline, tout cela tournait dans sa tête comme un manège vomitif. « Je
vais te détruire la gueule » se promit-elle en insérant la clé dans la
serrure de la porte. Résolution qui fut ébranlée cinq secondes plus tard avec
l’éclairage du lieu.
2019/05/02
10. La clé du « logis » (10/11)
Aux premiers ronflements de
son mari, elle se leva puis s’approcha de son pantalon posé sur la chaise du
bureau. Retenant sa respiration, elle glissa une main dans une des poches. Elle
ne contenait qu’un papier plié en quatre : la liste des courses. Quant à
l’autre, elle ne lui remit dans la paume qu’un étui à capote.
Estomaquée, Catherine fixa l’objet
neuf comme s’il allait lui rire au nez en exécutant des petits sauts. Merde,
avec Maryline, Guy enfilait des capotes ! Comme pour un être humain !
En même temps, elle comprenait maintenant pourquoi il ne la sortait jamais de
sa chambre pour la laver (avant cette découverte, elle s’était imaginé que son
mari préférait laisser ses semences dedans. Une manière comme une autre de
marquer son territoire).
2019/05/01
9. Jalousie (9/11)
Les jours suivants, Guy se
comporta de façon identique. Il visita deux fois Maryline pour ses besoins sexuels,
délaissant brutalement sa femme. Cependant, malgré ce changement, il devint
irascible. Quelque chose n’allait pas avec la poupée gonflable. Elle ne lui
donnait pas suffisamment de plaisir. Alors pour oublier sa frustration, il se
défoulait sur Catherine, lui reprochant tout et n’importe quoi comme lors de la
brève période sans coït.
Catherine eut le douloureux
sentiment de revenir à la case départ. À cette différence près qu’elle ne
pouvait plus rien y faire. Maintenant, Guy ne semblait plus éprouver de désir à
son égard. Il ne cherchait même plus à la baiser.
2019/04/30
8. Confusion mentale (8/11)
Catherine eut beaucoup de
mal à encaisser le choc. Pourquoi son mari avait-il décidé de boucler la
chambre ? Avait-il peur qu’elle regrette son cadeau et qu’elle le jette
aux ordures ? Ou bien souhaitait-il par ce geste établir une frontière
entre son couple et sa relation avec sa partenaire artificielle ?
Cela avait été déjà le cas
quand il s’était passionné pour le modélisme. Pendant un temps, Catherine
s’était vue interdire l’accès au garage où son mari construisait des engins de
guerre. Puis, un jour, sans raison apparente, cette lubie l’avait quittée.
Catherine avait pu pénétrer dans son univers intime et s’y faire prendre par la
même occasion.
2019/04/29
7. Visite nocturne (7/11)
Après son expérience avec Marilyne, Catherine s’était contentée de lancer un regard interrogateur à son mari.
« Ça va » avait-il
lâché évasivement.
Cependant, à son air
préoccupé, elle avait senti qu’il n’était pas vraiment satisfait (un peu comme
lorsqu’elle n’y mettait pas du sien au lit selon son point de vue).
2019/04/26
6. Le cadeau surprise (6/11)
Une semaine plus tard,
Catherine reçut le paquet par la poste. Elle le déchira fiévreusement,
impatiente d’en voir le contenu. Lorsqu’elle aperçut les illustrations du packaging,
sa pudeur s’éveilla et empourpra ses joues. Une partie d’elle n’arrivait pas à
croire à ce qu’elle faisait et la traitait de pauvre fille. Soudain, un bruit
se fit entendre dans la maison. Paniquée, Catherine jeta dans la poubelle les
morceaux de carton et cacha l’emballage de la poupée gonflable dans le meuble
sous l’évier. Afin de se donner une contenance, elle s’empara d’une pomme et
commença à l’éplucher. Après dix secondes, elle s’arrêta. Fausse alerte, Guy
n’était pas rentré
2019/04/25
5. Insomnie (5/11)
Dans la nuit, Catherine se
réveilla brusquement. Les yeux encore embués de sommeil, elle examina son mari
qui dormait comme un homme ayant copulé deux fois la veille. Ouf, il était
toujours le même. Elle n’alla pas jusqu’à soulever le drap pour continuer son
examen. Non, pas la peine, maintenant qu’elle était certaine d’avoir rêvé. Elle
soupira encore un peu chamboulée.
Dans son rêve, Guy se
transformait en vieillissant. À soixante ans, deux bosses apparaissaient sur
son front. À soixante-dix, ses jambes se couvraient de poils. À quatre-vingts,
les cornes de sa tête atteignaient leur ultime développement tandis qu’un
masque de lubricité figeait définitivement ses traits. Parallèlement à cette
métamorphose son appétit sexuel augmentait. Catherine avait beau user des
stratagèmes de sa fille rien n’y faisait. Le satyre l’assaillait avec toujours
plus de fougue. Une fois par jour, deux fois, dix fois, cinquante fois ! À
la fin, il n’était plus qu’une érection ambulante ! Une insatiable bite
sur pieds !
2019/04/23
4. Conversation téléphonique (4/11)
- Ça y est, annonça-t-elle
dans un souffle. La deuxième rafale est passée.
- Bien, rétorqua Annabelle
sur un ton las. Tu vas pouvoir être tranquille pour le reste de la journée.
Étant restées proches, la
mère et la fille s’appelaient au moins cinq fois par jour. Elles se racontaient
tout, des petits tracas à leurs problèmes de couple. À cause du divorce récent
de sa fille, c’était d’ailleurs plutôt Catherine qui s’épanchait beaucoup sur
ce sujet.
Il y eut un silence que le soupir
d’Annabelle interrompit.
- Oui, je sais ce que tu
penses, ma fille, concéda Catherine. Tu ne comprends pas pourquoi je n’ai rien
dit.
- Écoute maman, on en a déjà
parlé des milliers de fois, maugréa la trentenaire sans cacher son agacement.
Moi, avec Xavier, quand je ne voulais pas, je lui disais non et il n’y revenait
pas.
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