2019/07/09

Souvenirs de classe (Métroscopie 74)


L’esprit dans le brouillard et le corps dans l’hiver nauséeux, je remonte le quai de la gare. Devant le kiosque à journaux, trois bonnes femmes discutent de leurs souvenirs scolaires. La plus grosse en veut à ses anciens profs d’utiliser toujours la même expression pour commenter les notes : Peut mieux faire. « Merde » ajoute-elle en haussant la voix « j’avais 19 trois quart en psycho et l’autre me met : peut mieux faire. Attends, si je pouvais mieux faire, je le ferai ! »

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À la radio, l’animateur à la con qui n’a jamais pris les transports de sa vie, fait la promo du dernier dessin animé qui vient de sortir au cinéma avec une joie écœurante. Puis viennent les pubs toutes plus hystériques et insupportables les unes que les autres. Il est 8 heures moins vingt. Il fait encore nuit et les gens étreignent leurs Métro comme si c’était les draps douillets de leur lit.
Parfois, quand même, la voix douce d’une employée de la SNCF prend le relai de la radio, nous traitant comme si nous étions ses propres enfants : « attention, un train sans arrêt va passer… Pour votre confort, éparpillez-vous bien sur le quai… Achetez vos billets aux automates, vous gagnerez du temps… »
Je ne serai guère étonné qu’elle nous annonce son passage sur le quai pour nous faire des bisous.
 

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