2019/07/01

Hommage à Laurent Bleuche (Métroscopie 71)

Près des tourniquets de la gare, deux ados, entourés de leurs potes, sont à la limite de se fighter. Leur train arrive à quai. Aussitôt, le tas formé par les gamins s’éclate, chacun courant vers l’engin soupirant comme une bête fatiguée. SNCF, nous oeuvrons pour la paix.
Dans le wagon, le type qui me fait face, grand et bien fringué, n’arrête pas de se trifouiller les voies nasales. En l’observant mieux, je remarque qu’il trifouille en fait un herpès séché sur sa lèvre inférieure. Moi qui pensais que les voies nasales étaient chez l’homme en voyage la zone érogène la plus importante.

Je regarde le reflet de ma face sur la vitre supérieure du wagon. Je me dis que si je n’étais pas aussi naze, je serai terrorisé.
Tous les journaux annoncent la mort de Philippe Noiret. J’imagine une une pour la mort d’un usager. Il s’appelait Rolland Bleuche. Il utilisait principalement la ligne A du RER et la ligne 8 du métro. C’était un employé de bureau sous payé. Il avait un chien s’appelant Morpheus et adorait jouer au Sudoku.



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