Catherine eut beaucoup de
mal à encaisser le choc. Pourquoi son mari avait-il décidé de boucler la
chambre ? Avait-il peur qu’elle regrette son cadeau et qu’elle le jette
aux ordures ? Ou bien souhaitait-il par ce geste établir une frontière
entre son couple et sa relation avec sa partenaire artificielle ?
Cela avait été déjà le cas
quand il s’était passionné pour le modélisme. Pendant un temps, Catherine
s’était vue interdire l’accès au garage où son mari construisait des engins de
guerre. Puis, un jour, sans raison apparente, cette lubie l’avait quittée.
Catherine avait pu pénétrer dans son univers intime et s’y faire prendre par la
même occasion.
En tout cas, Catherine était
fortement vexée. Elle le fut d’autant plus que Guy ne la toucha pas le
lendemain. Vers dix heures du matin, il s’enferma « chez » Maryline
puis y retourna en fin d’après-midi vers dix-sept heures. Sa réaction outrée
l’étonna elle-même. Normalement, elle aurait dû se réjouir du fonctionnement de
son idée. Son mari l’avait laissée tranquille. Alors pourquoi le prenait-elle
mal ?
Autre chose dans son
attitude mettait en lumière son malaise. Depuis qu’elle avait pensé à son
projet, elle n’en avait pas parlé à Annabelle. Comme si son inconscient l’avait
averti de la déconfiture à venir. Comme s’il lui avait
murmuré : « Non, ne lui raconte rien. Cette poupée gonflable,
loin de solutionner ton problème va accentuer ton malheur, tu le sais pertinemment ».
À cette pensée, son abattement était total.
(À
suivre)
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