Ils remontèrent l’allée, séparés. À un
moment, il chercha à lui saisir la main. Sans succès.
- Tu ne veux toujours pas me le dire ?
Bougonna-t-il en enfonçant ses mains dans les poches.
- Quoi ?
- Ton prénom.
- Je te l’ai déjà dit. Il ne vaut mieux pas.
Il la doubla et se posta devant elle.
- Mais pourquoi ?!
Elle le contourna en soupirant.
- Je te préviens : si je te le dis, tu
ne me verras plus jamais.
- Peuh, comme si notre rencontre n’était
pas due au hasard ! S’écria-t-il, remonté.
Elle lui adressa un regard sibyllin :
- Va savoir.
Ils arrivèrent à hauteur de l’entrée
principale où des embouteillages de gens se formaient par intermittence, les
uns voulant sortir et les autres rentrer sans céder le passage. Ces
embouteillages étaient par ailleurs transpercés régulièrement par des joggeurs
haletants et déterminés.
- Une glace ? Proposa-t-il alors qu’ils
passaient devant le marchand de glaces.
Elle refusa d’un mouvement de tête. Depuis
qu’il l’avait relancée au sujet de son prénom, son visage n’était plus du tout
souriant. On aurait dit que toute la lumière qu’il dégageait s’était
désintégrée. À tel point qu’il hésita à continuer de marcher à ses côtés.
Elle se posta à son tour devant lui :
- Très bien, tu veux toujours savoir pourquoi
je ne te donne pas mon identité ?
Ses yeux s’étaient embrasés, le défiant. Il
remarqua également le léger tremblement de sa lèvre inférieure.
Pas question de se défiler. Il opina du chef.
- Très bien ! rugit -elle.
Suis-moi !
Comme si ce n’était pas ce qu’il faisait
depuis le début !
(À
suivre)
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