2020/05/08

Exhibitionnisme (Hollywood cauchemars 5)

Début


 

Dehors, l’air était doux. L’endroit où nous nous étions arrêtés offrait une vue incroyable sur la cité des anges. Comme si la semence de Leonardo nous avait guidés jusqu’ici, devant cette concentration de lumières hallucinantes.

Sur un banc, un clodo pionçait. Leonardo n’y fit même pas attention et m’invita à le rejoindre près d’un pin, dans le noir. Il me colla contre le tronc, saisit ma main et l’inséra dans son slop. L’enfoiré bandait encore et, j’avais l’impression, plus dur qu’avant son éjac abondante. Je lui serrai le manche. Il arracha mon string tout en suçant ma langue.

- Écarte les cuisses, petite salope.

Et tandis que je m’exécutai, il me souleva comme une plume et s’empala en moi. Je gémis. Sa queue était si dure et si conquérante ! J’avais l’impression de vivre un rêve éveillé ! Quel bonheur ! Était-il possible que le fait d’avoir frôlé l’amputation des couilles ait fourni à Leonardo un regain de vigueur ? Sa branlette de survie l’avait-il ragaillardi ? À moins tout simplement que la coke soit à l’origine de ce barreau splendide ? Qu’importe ! Je jouissais grave ! Sa bite dans ma chatte, ses mains sur mes fesses, ses coups de reins séismiques et ses grognements de primate, j’adorais tout et l’accueillais avec avidité, m’ouvrant le plus possible !

Puis, soudain, j’aperçus la silhouette du clodo dressée sur le banc. Nous voyait-il ? Avions-nous fait trop de bruit ?

L’espace de trois tringlages, je me sentis un peu honteuse. Cependant, comme l’homme ne bougeait pas, je m’agrippai à Leonardo. En fait, ma première émotion m’avait trompée. Savoir que ce type nous matait décuplait mon panard !


Suite

2020/05/07

Eclipse (Mots des autres 64)


Un enfant sur une trottinette à un autre enfant sur le même moyen de transport : "Eh ben demain, la lune elle va cacher le ciel !"

2020/04/16

La commande (scène de vie 17)









Les deux téléphones sonnent sans arrêt. La demoiselle chargée d’y répondre reste calme. Sourire aux lèvres, elle interroge d’une voix douce son interlocuteur et tandis que le deuxième téléphone sonne, elle lui demande de patienter deux petites secondes, décroche le combiné et annonce le nom de la société qui l’embauche ainsi que son identité. Les traits de son visage fin ne trahissent aucune lassitude. Elle semble s’amuser de ces coups de fils répétés au cours desquels les échanges sont pauvres et limités. Elle porte une casquette et un uniforme aux couleurs enthousiastes de l’entreprise. Les produits vendus autant que les employés doivent être époustouflants et gais.

2020/04/15

Benzema et le coupeur de bois (scène de vie 16)



Il a une tête joviale. Tout de suite ça saute aux yeux que c’est une bonne nature, un bon gars. A 51 ans, il a la pêche et rit à toutes les occasions. Il vient d’apporter du bois qu’il a coupé sous la pluie et dans le froid. Pour arrondir ses fins de mois, avoue t-il avec le sourire et un petit clin d’œil chafouin. 

A la télé passe une émission de foot. Karim Benzema accompagné du président Aulas visitent les infrastructures du stade Santiago Bernabeu afin d’officialiser son transfert au Real Madrid. La veste du jeune joueur brille intensément. A croire qu’il l’a achetée dans une bijouterie. Ses autres vêtements sont dans la même veine. Ils puent le fric, la réussite sociale fulgurante,  ostentatoire et démesurée. 

2020/04/13

Lettre à Evian



Evian, l’eau qui scie les doigts



Bonjour, Madame, Monsieur,

Tout d’abord, un grand bravo ! Votre eau est la meilleure ! J’en ai goûté une multitude et je suis toujours revenu à Evian. Les autres eaux avaient soit un sale goût, soit me ballonnaient (et dieu sait que je suis irritable lorsque je suis ballonné), soit me faisaient pisser plus que de raison. Aussi, comme je vous l’ai dit, malgré le prix, je suis toujours revenu à Evian. En plus, j’adore votre slogan : « Evian, rends-moi fort ! ». Ca sonne juste, on a envie de tenter des tas de trucs fous après avoir vu la pub et en même temps bu un peu d’Evian. Moi, par exemple, j’ai envie de partir en vadrouille avec les pompiers, sauver des vies, tout ça. Ah, si seulement, ils ne passaient pas toutes ces bonnes émissions à la télé. Personnellement, j’ai un petit faible pour TF1. Y a des supers feuilletons et des supers jeux. Et puis aussi des supers pubs ! (Evian rends-moi fort !).