Plus je prends le B, plus je régresse. Au début
j’arrivais à trouver une place puis je suis passé au strapontin puis maintenant
je reste debout, appuyé contre une paroi du wagon. Et le pire c’est que ma
situation peut encore se dégrader. Je peux passer de debout contre une paroi du
wagon à debout une main crispée sur la barre de métal puis à debout près des
portes sans pouvoir m’accrocher à rien du tout, puis enfin, honte ultime, à
debout sur le quai un dixième de seconde après que les portes du RER m’aient
claqué au nez. Rien que d’y penser, j’ai la nausée. Euh... y’a pas un docteur
dans l’assistance pour m’arrêter ?...
Je suis tellement démoralisé que je
pourrais presque dépenser une partie de mon maigre salaire pour embaucher un
coach de TV réalité afin de regagner un peu de niaque et de désir d’écraser mon
prochain (si proche dans les transports en commun, trop proche).
Devant moi, une blondinette dit à ses copines que
son stage dans un centre de dépistage de sida a été sympa. Deux types portant
des écouteurs se blottissent dans leur musique. J’observe le soleil étendre
langoureusement ses bras lumineux sur la ville. La journée va être belle, c’est
déjà ça.
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