Putain, j’en reviens pas, dans mon RER B (on
s’approprie même les choses qu’on n’aime pas), il y a plus de places que de
gens ! Faut que je photographie ça ! Et puis non, chuis trop naze,
j’pose mon cul au ralenti, royal ! Des jours comme ça, il n’y en a pas
plus de trois-quatre dans l’année alors faut en profiter...
Tiens, et si je me
décalais un peu pour avoir le cul entre deux places ? Et si je foutais mes
pieds sur les deux libres d’en face ? Et si je déballais mon sac sur les
quatre autres à ma droite ? Recroquevillée sur un strapontin, une femme à lunettes
consulte avec gravité un plan de métro. La pauvre. Elle n’a même pas conscience
du bonheur qui s’est matérialisé devant ses yeux. Plus loin, sans doute pour
exprimer son refus du système, un grand type barbu avec des chaussettes
remontées jusqu’aux genoux est resté debout. Nous nous toisons. Ok, je suis
peut-être un mouton, mec, mais posséder une telle richesse, c’est trop
bon ! Et j’irai même plus loin : Entre huit places libres dans le RER
B pendant un instant et l’immortalité debout, je préfère goûter à la première
option. Cherche pas, si t’as pas au
moins dix années de ligne de merde derrière toi, tu peux pas comprendre.
À travers les vitres dégoulinantes de pluie,
j’observe le ciel rempli de nuages noirs et menaçants. En temps normal, cela
m’aurait déglingué, mais j’ai huit places aujourd’hui ! Je suis la joie et
le printemps !
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