2019/04/19

Routine (transport 10/15)


3. Regain libidineux (3/11)



Dans un autre registre, il justifiait son appétit sexuel par l’amour inconditionnel qu’il portait à sa femme. Pour lui, c’était une façon de lui rendre hommage et de louer sa beauté. 

« Tu es la seule femme qui me fait autant d’effet » affirmait-il solennellement. « À côté de toi les autres ressemblent toutes à des boudins »

Avec le temps et le flétrissement de ses chairs, Catherine avait espéré perdre du sex appeal. Hélas, elle déchanta. Non seulement Guy continua à la désirer mais se montra encore plus ardent. À l’âge de cinquante-sept ans, il gagna en endurance et sollicita Catherine deux fois par jour. 

2019/04/18

Transport (9/15) : La radio de la gare


2. La tentative d’abstinence (2/11)



Pour elle, le sexe était devenu une corvée. La faute à la libido exacerbée de Guy. Depuis qu’ils étaient ensemble (trente et un ans maintenant !), ils avaient fait l’amour pratiquement tous les jours. Si ça n’avait tenu qu’à elle, une fois tous les trois mois aurait suffi. Hélas, pas pour son mari qui lui avait fait comprendre qu’il ne survivrait pas à ce régime. « Ce serait comme une castration » lui avait-il expliqué avec un air de chien opéré justement.

2019/04/17

Vive la radio ! (Transport 8/15)


1. Le surnom pesant (1/11)




Alors qu’elle introduisait le linge sale dans le tambour de la machine à laver, Catherine sentit sa présence derrière elle. On était en plein milieu de l’après-midi. Le soleil cognait comme un bulldozer. Même dans la buanderie la chaleur était infernale.
« Biquette » murmura Guy en emboitant sa bedaine et son sexe dur dans le creux de ses reins et l’arrondi de ses fesses.
Elle se raidit. Depuis combien de temps lui donnait-il ce surnom imbécile ? Bien vingt-cinq ans et malgré sa désapprobation, Guy avait continué à l’appeler ainsi. Pourtant, son mari n’avait pas d’ancêtre paysan et n’avait jamais côtoyé d’animal de ce style. « Biquette ». Quel chemin tortueux avait emprunté son esprit pour en arriver à ce mot qu’il croyait plein d’affection ?
C’était aussi le mot qui annonçait qu’il avait envie de baiser. Lorsqu’il le prononçait, elle savait à quoi s’attendre. Monsieur ressentait le besoin urgent de se vider les burnes. Sans conviction, elle administra une claque aux mains velues qui pressaient sa taille.
« Guy » protesta-t-elle mollement. « Je suis en train de m’occuper du linge ».
« Justement » rétorqua l’homme d’une voix ronronnante. « Ça va te détendre ».
« On l’a déjà fait une fois ce matin au lit » négocia-t-elle en tâchant de cacher son irritation.
« Quand on aime, on ne compte pas » dit-il en glissant ses mains sous sa blouse bleu pâle.
Sauf que contrairement à son mari, Catherine comptait et n’en pouvait plus.
(À suivre)