Le
problème des actrices de porno c’est qu’elles font actrices de porno. Elles ont
beau être déguisées en femme au foyer, en nonne ou en infirmière on voit tout
de suite l’imposture et forcément on en ressent moins d’excitation. Savoir dès
le départ que la nana qui va offrir sa bouche, son trou rasé et sa rondelle est
une salope professionnelle gâche au trois quart le plaisir du branleur
solitaire (des études très sérieuses et poussées en témoignent (pour ne pas
dire scientifiques)). La nana joue la vierge innocente mais sur sa gueule est
marquée en gros : actrice de porno et c’est bien là que le bas blesse. On
n’y croit pas une seule seconde à son dégoût troublé devant le braque
phénoménal du livreur de pizza. On voit bien que sa bouche en a déjà avalé
plein de bites et des autrement plus balèzes ! Le double hot-dog elle
connait. Et elle le pratique quotidiennement à n’importe quelle heure de la
journée ! Limite, je serais à la place du client j’aurais le sentiment
d’être pris pour un con.
Comprenant
le malaise, certaines actrices se sont spécialisées dans les vidéos courtes et
primaires. Plus de scénar, plus de dialogue, plus de perso, la scène de nique
direct ! Une pipe, une levrette chatte et cul, une éjac faciale et on n’en parle plus !
Perso,
je suis admirative de leur choix, mais, désolée pour elles, en faisant
uniquement ça, elles n’exercent plus la profession d’actrices de porno. J’ai
d’ailleurs imaginé une autre manière de les appeler, plus adéquate : Les
pornoputes (Suite à cette appellation beaucoup de ces professionnelles m’en ont
voulu, mais je sais qu’avec le temps, elles reconnaitront la justesse du
terme).
Et
puis il y a celles qui, hélas, bâclent le taff. Elles sont majoritaires et
contribuent à la médiocrité de notre art difficile (je sais que beaucoup espèrent
que je cite des noms mais je ne m’abaisserai pas à cette exécution indigne et
basse). Qu’elles jouent une étudiante, une pom-pom girl ou un médecin, elles
sont et restent nullissimes. De leur personne n’émane aucune émotion, aucun
charisme. Elles se contentent de porter un déguisement, de tortiller du cul et
d’exécuter des mouvements de lèvres suggestifs. Des potiches qui attendent leur
coup de bite. Forcément, lorsque l’acte se produit, il est moins beau et moins
fort. Ce ne sont pas la prisonnière et le maton qui niquent mais deux acteurs pornos
très mauvais (cependant si l’homme a le droit d’être mauvais, la femme non. Car
la crédibilité de la scène repose en priorité sur son jeu). Mais ce n’est pas
tout. Même lors du coït, la mauvaise actrice peut tout foutre en l’air. Des
« Oh oui » qui sonnent faux, des cris de jouissance qui ressemblent à
des grincements de porte et au final, du cul à chier. Qu’on me comprenne bien.
Je ne leurs jette pas la pierre. Je sais que les aptitudes de ces pauvres
filles sont limitées. Seulement, cela les dispensent-elles de faire un
effort ? Je veux parler de leur investissement personnel. On dirait que
ces nanas arrivent sur les plateaux sans énergie et volonté. Des enveloppes
vides et soumises se comportant comme des automates. Un blender dégage cent
fois plus de chaleur (à quand un porno avec des blenders ?... Bien sûr, je
rigole). On leur dit : « Tu vas faire une infirmière. »
Elles disent : « OK » On leur dit : « Tu vas
faire une autostoppeuse. » Elles disent : « OK » Mais
dans leur tête, sous prétexte qu’on tourne une scène de boules, elles ne
cherchent même pas à se mettre dans la peau de leur personnage. En se
contentant du minimum, ces « actrices » se dévalorisent et
dévalorisent par conséquent le porno.
Moi,
quand je joue une infirmière, j’y vais à fond. Je contacte de vraies
infirmières et les observe pendant une demi-journée à l’hôpital. Une
autostoppeuse, no problem, j’expérimente la pratique entre Paris et Chartres.
Avant la baise, je pense comme une infirmière ou une autostoppeuse. Je suis une
infirmière ou une autostoppeuse ! J’habite le rôle à 200 % ! À un tel
point que parfois mes partenaires s’attendent plus à subir une piqure qu’à
jouir d’une fellation. « Monica » me disent-ils « à un moment,
j’ai vraiment cru à ton personnage. Un peu plus et je t’emmenais à Chartres
même si c’était pas sur mon trajet. »
Mais
vivre son rôle et s’en imprégner ne suffit pas. Il faut aussi user de son
imagination, être créative. Lorsque je passe à l’action je ne me contente pas
de crier comme une goyo et de m’exclamer : « Enfonce moi ton
gros dard dans le fion ! » Je couine, je siffle, je roucoule, je
chante. Je crée de nouvelles expressions : « Ta bite dans ma
chatte et dans mon cul ensembles » ; « Broute-moi la
devanture ! » ; « Astique-moi la grotte avec ton
stalactite » ; « Oh, ouah, ça c’est pas un gland c’est une pomme.
Que dis-je, un ananas ! » J’enrichis et renouvelle constamment les
dialogues. Et le consommateur en redemande (combien de lettres ai-je
reçues pour me féliciter de ces inventions verbales!).
Ainsi,
il est impératif que les actrices fassent preuve d’imagination et s’impliquent
plus dans leur rôle. Le porno est en crise à cause d’une production de plus en
plus médiocre. Continuer dans cette voie le mènera inévitablement à sa perte.
En mettant un peu plus de leurs personnes dans les scènes qu’elles jouent, les
actrices peuvent aider celui-ci à remonter la pente. C’est à mon avis le défi
qu’elles devraient se lancer si elles
veulent continuer à vivre décemment de leur art.