2020/11/13

La menace (Hollywood Cauchemars 18)

 

 


 

Nous dansâmes encore un peu jusqu’au moment où j’aperçus Ralph en train de nous observer.

- Il y a trop de bruit ici, remarquai-je. Si on allait discuter à l’intérieur.

Finissant son verre, Jean Jérôme Dujardin acquiesça.

Ralph saisit mon bras alors que je pénétrai dans la salle de séjour.

- S’il te plait, Stacy, gémit-il. Donne-moi une chance. Tu ne mesures pas tout ce que je suis capable de faire pour toi.

Je le fusillai du regard. Sur ses joues demeuraient des traces de larmes ce qui accentuait son air pitoyable.

- Ah ouais ?

- Oui, Stacy. Tu vois, depuis que je suis môme, je rêve de faire acteur. Pendant des années j’ai suivi des cours de théâtre puis ai enchaîné les castings pour les pubs, les séries ou le cinéma. Comme tu le sais, je me suis pris pas mal de claques. Cependant, à force d’obstination, je suis parvenu à...

- Je suis contente pour toi, le coupai-je. Seulement, depuis le temps, tu devrais savoir que ce genre de réussite ne me fait ni chaud ni froid. Quand bien même tu deviendrais une star !

- Tu ne comprends pas ce que je te dis, Stacy, cria-t-il en se cognant le poitrail. Pour toi, je vais faire une croix sur mon rêve d’enfance. Je viens de refuser de signer un contrat en or ! Adieu le septième art ! J’arrête tout et me lance dans la restauration rapide ! Oui, tu as bien entendu, Stacy, je deviens un businessman !

À la fin de son speech, il m’adressa un regard plein d’étoiles comme dans les dessins animés. C’était vraiment pathétique et je savais à cet instant là que si je montrais le moindre signe d’indulgence j’allais me le coltiner pour le restant de mes jours (sauf si je le tuais avant). Aussi, je le toisai et rétorquai froidement :

- Ça me fait une belle jambe.

Puis, sans m’accorder le temps de voir l’effet de mon skud, je me retournai.

La réaction de Ralph me surprit. Au lieu de s’effondrer à nouveau, il m’invectiva :

- C’est ça, va rejoindre Jean Dujardin (tiens, il le connaissait). Tu prétends te foutre des acteurs mais tu n’arrêtes pas de courir après eux ! Va, profite, baise avec lui et avec tous les autres de son espèce ! Mais ne viens pas te plaindre après ! Et surtout n’essaye pas de me revoir ou je te ferai la misère ! Tu m’entends ? La misère !... Confident, mon cul ! acheva-t-il en repartant vers le dehors.

2020/11/11

2020/11/08

Omission (Mots des autres)

 

Un homme à sa gamine dans une poussette : « Ben alors, Valentine, tu ne nous avais pas dit qu’on ne portait pas le masque ».

2020/11/07

2020/11/06

French Lover (Hollywood Cauchemars 17)

 

 


 

Après avoir fait le tour de la fête, je me faufilai parmi les danseurs. Pas de George Clooney à l’horizon. Tant mieux : maintenant, j’avais plus envie de danser que de faire sa connaissance. Un verre de vin à la main, je me mis à onduler des hanches. Ce n’est pas pour me vanter mais je bouge formidablement bien mon corps, lui-même formidablement bien foutu. Tous les regards des mâles alentours se braquèrent sur moi et l’un deux, plus audacieux que les autres vint frotter son ventre contre mes cuisses (vu qu’il était plus petit que moi). Lui aussi tenait un verre d’alcool dans la main et arborait un sourire de lover, certain de son charme irrésistible.

- Salut, ma jolie. Tu es venue seule ou accompagnée ?

Je le dévisageai : son teint hâlé, ses cheveux noirs et ses yeux pétillants me disaient quelque chose. J’avais déjà vu ce type quelque part mais où ?

En tout cas, certainement pas à une autre soirée car je m’en serais souvenue. Son accent était si caractéristique ! Il y a un proverbe qui dit : on peut oublier la date de son mariage, les jours de naissance de ses enfants mais jamais l’accent français !

- Comme tu as envie, répondis-je chaleureusement dans son oreille.

Curieusement, il ne saisit pas la balle au bond.

- Moi, figure-toi, je devais être accompagné. Oh, par un pote, mais quand même ! C’est à cause de lui que je suis là. Ce con s’est désisté au dernier moment, prétextant une migraine. Tu parles ! Moi, je sais parfaitement pourquoi il n’est pas venu.

Malgré ce reproche, il gardait son sourire aux dents blanches. Ce qui me laissa perplexe. Comment parvenait-il à cette prouesse alors qu’il était énervé ? À moins que ce sourire fût une prothèse.

- George n’est pas venu parce que c’est le genre de soirée où, selon lui, le pourcentage de jolies filles est trois fois supérieur au pourcentage de beaux mecs. Or, ça le fait chier. Il ne supporte pas cette discrimination comme il dit. Forcément, quand on kiffe la teube.

- George, tu as dit bien George ?

En même temps que j’avais prononcé ces mots, je remis les fois où j’avais vu ce français. Il s’agissait d’un acteur s’appelant Jean ou Jérôme Dujardin. Il avait joué aux côtés de George Clooney dans des pubs pour des capsules de café.

- Oui, George Clooney, confirma l’acteur. Il en est. Voilà pourquoi il ne supporte pas d’aller dans des soirées où les filles sont majoritaires. D’abord parce qu’il sait que la plupart des mecs seront hétéros. Ensuite parce qu’il va devoir subir les assauts répétés des donzelles.

- Mais pourtant il est marié à une femme ! protestai-je.

- C’est un trans ! trancha l’homme, moqueur.