2022/01/14

L’arbitrage vidéo (Oh non encore du foot)

 

 


La vie, la mort, l’arbitrage vidéo… Autant de sujets qui préoccupent l’homme depuis la nuit des temps… Dernièrement, la main d’Henri a rendu le débat sur l’arbitrage d’autant plus virulent que certains des partisans des deux camps en sont venus aux mains sans vouloir faire de  mauvais jeu de mot – des caméras auraient d’ailleurs été nécessaires pour filmer les provocateurs afin de les mettre face à leurs actes irresponsables et à la justice, passons. Convenons-en tout d’abord : L’arbitrage humain est faillible. Lors d’un match de football arrivera nécessairement un moment où les décisions de l’arbitre s’avéreront mauvaises, injustes, inadaptées. C’est un fait indiscutable et ce, quelque soit la compétence du sus dit arbitre (on a toujours son moment de faiblesse). L’arbitrage vidéo se propose de pallier, en partie, cette carence. Après tout, pourquoi pas ? L’intention est noble. Elle vise à éliminer d’un match toutes les injustices. Créer le match parfait en quelque sorte, lisse. Je ne m’étalerais pas sur ces derniers concepts qui suivant les subjectivités rebute ou fascine. Je pose simplement la question : Ok, on met la vidéo mais après ? N’est-ce pas le siphon aspirant vers un excès de l’usage des technologies mises à notre disposition ? L’arbitre peut se tromper, mettons des caméras partout. La jambe gauche de tel joueur bouge moins vite que celle de droite remplaçons la par une prothèse en fibre de je ne sais quel matériau ultra souple et léger. Tel joueur est vraiment trop bourrin, remplaçons-le par un androïde ! Tel spectateur ne va pas consommer des boissons et des frites à la mi-temps, idem ! Imaginez la dérive ! Un match joué et regardé entièrement par des robots, organisé et contrôlé totalement par des machines. Non, Terminator et Matrix ne sont pas si loin que ça…

Ceci dit, je les vois sur l’autre rive, les victimes d’une mauvaise décision d’arbitre. Je les vois les anglais de 86, je les vois les marseillais de 89, et là parmi eux, bien sûr, les irlandais de l’année dernière. Ils ont les marques indélébiles du drame sur les visages. Leurs yeux sont vides et leurs échines brisées – ils peinent à respirer, à vivre. Si avant de commettre l’irréparable on avait seulement consulté un enregistrement vidéo de la triche (je parle bien sûr de la main de Maradona, de celle Vata et d’Henry)… Pour cette raison, il serait judicieux de revoir notre conception de l’arbitrage. Le monde évolue. Le football aussi. Il n’y a aucune raison pour que l’arbitrage ne suive pas. Dix ans plus tôt une action de jeu allait dix fois moins vite. La juger était nettement plus facile. Maintenant, la tâche s’avère beaucoup plus compliquée. Même les arbitres de caractère ont le sifflet timide. Avec des caméras, ils auraient la possibilité d’asseoir leur autorité et de résoudre certains litiges. Cela se fait dans le rugby, pourquoi pas dans le football ? Quelques caméras bien placées sur le terrain pourraient suffire. A condition bien sûr de ne pas en faire un usage systématique. Les éteindre de temps en temps permettrait, par exemple, d’éviter d’en abuser et de ne pas remettre en cause l’arbitre. (installer des caméras sur uniquement une moitié de terrain pourrait être aussi une autre solution).

2022/01/12

Critique de 3 bédés par Nicolas Anelka (Oh non encore du foot)

 

 


 

Si, au sein de l’attaque française, Franck Ribéry est passionné de littérature, Nicolas Anelka raffole des bandes dessinées. Il n’est pas un jour sans que l’attaquant  en dévore une. Sur le terrain, lorsque l’homme n’accomplit pas son travail défensif, ses coéquipiers le rappellent à ses devoirs souvent par cette phrase : « Eh ! Oh ! T’es pas en train de lire une bédé, là ! ». Phrase qui fait sourire le joueur dont le regard brillant semble dire avec un soupçon d’insolence : «  Et qu’est-ce qui vous dit que je suis pas en train d’en lire une, de bédé ? »

 

Aujourd’hui, trois bédés au programme que j’ai lu lors de déplacements en bus.

 

Le tome 1 de 100 bullets (dos rond pour le daron) de Brian Azzarello et Eduardo Risso :  Ouais, bon book, avec une bonne atmosphère. De la gueule fracasse à donf, de l’action comme y faut, des dessins qui déchirent. Un mystérieux agent remet à un jeune branleur des balles et flingue. Le gamin a le choix, soit de flinguer son daron, soit de renouer des liens avec lui… L’histoire a une suite et si je la trouve, je peux vous dire que je me jette dessus, fissa !... Qui est ce mystérieux agent qui refile un flingue et des balles au gamin ? Que veut-il ? Qui est le dur de la fin de l’histoire qui reconnait le flingue et donc connait le mystérieux agent ? Le jeune branleur va-t-il se dépêtrer de cette sale histoire ?... Autant de questions qui, je l’espère, auront des réponses à la hauteur de ce début tonitruant et prometteur dans les tomes qui suivent…

 

Le tome 1 de Notes (born to be a larve) de Boulet : Là, aussi, j’ai accroché. Autre genre. BD indépendante. Ce recueil est une adaptation de blog bédé. Bon, si y’a le côté un peu soulant de l’auteur de bédé qui raconte le petit monde de la bédé (les festivals, le bouclage d’un livre…), l’autodérision permanente permet de rendre cela digeste (parce que les auteurs de bédés qui racontent leurs journées bédés y’en a des masses et souvent y’a pas grand intérêt, ce serait comme si une masse de joueurs de football se mettaient à décrire leurs entraînements, une passe, un penalty, l’achat de leurs nouvelles bagnoles, les douches, tout ça, tout ça, à la fin, bonjour l’overdose !). L’autre intérêt de ce bouquin est que, suivant les histoires, les dessins sont différents. On a l’impression que l’auteur expérimente des styles, ça a un côté laboratoire qui me plait bien. Coup de cœur pour l’histoire sur le bouddhisme, drôle et fine.

 

From Hell d’Alan Moore et je sais plus qui : Alors là, on a beau me dire que c’est une super bédé, j’aime pas. Trop de personnages, dessins volontairement confus mais confus quand même au final – monologues imbitables à n’en plus finir – Seuls quelques passages forts m’ont permis d’arriver jusqu’à la 200ème page – mais franchement, cette histoire de francs maçons et de complot me dépasse et me gave. En plus, il n’y a que les anglais pour se préoccuper de la famille royale, le reste du monde s’en bat. Quant aux monologues érudits, au bout d’un moment, ça plombe l’histoire. On en a très vite plus rien à foutre des motivations du chirurgien (les comprend-il lui-même ?). Et on a aussi très vite envie de refermer le bouquin pour taper du cuir avec les potes. Ou pour manger une raclette avec eux, oui, tiens ce serait pas mal ça, une bonne petite raclette… (From Hell, à prêter à Raymond Domenech)