Les trois personnes qui sont à côté de moi ont un
téléphone portable à l’oreille. Pour une fois, cela ne m’exaspère pas. Je
trouve même le spectacle cocasse, allez j’irai même plus loin, mignon. Les
forts propos de chaque personne s’entremêlent, ce qui fait qu’elles ont l’air
de se parler tout en se répondant à côté de la plaque. Il y a une femme qui
annonce à son mari qu’elle va bientôt arriver à la gare, un immigré d’une
cinquantaine d’années qui insiste lourdement auprès de sa fille pour qu’elle
sorte les encombrants et un jeune enseignant (dont les emplois et les salaires
sont malmenés d’après un article de la revue qu’il a à la main) qui explique à
sa femme qu’il n’a pas trouvé le bonnet et les gants de leur fille ce matin et
qu’il a préféré ne pas lui mettre de bottes étant donné que ça n’allait pas
avec le pantalon (bref, elle est allée à l’école à poil). J’ai presque envie
d’appeler un pote au hasard pour parfaire ce savoureux moment
d’incommunicabilité.
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