À peine sorti de
chez moi, un gaillard d’un mètre 90 m’interpelle : « S’xuse moi,
t’aurais pas une cloppe là ?! ».
« Non, je ne fume pas ».
Le
type se met à marmonner des insultes puis me dépasse en me lançant un regard du
tueur. Lundi qui commence bien.
Je suis légèrement en retard, je n’assisterai
pas au passage éclair de FAST dans ma gare. Je me demande d’ailleurs si FAST
n’est pas un transport spécial pour gens importants et businessmen. Un RER
chéros, hyper rapide et toujours à l’heure, sorte de TGV des banlieues. Bref,
pas pour un type comme moi.
Sur le quai, tous les écrans
électroniques sont morts. Je me demande aussi s’il n’existe pas des gares pour
gens importants et businessmen. Avec quai en duvets de canard et supers écrans
3D.
Dans le train, un type téléphone
fièrement à l’étranger. Sur sa cuisse droite git son bonnet tendance comme une
méduse échouée. À côté de lui, une
femme a littéralement le nez dans un document rempli de graphiques. A-t-elle
l’intention de se faire vomir ? À la fin de sa
conversation téléphonique, le type au bonnet regarde l’écran de son téléphone
avec un air content – j’imagine que son interlocuteur lui a envoyé une photo
cool, fun et drôle comme cela se fait maintenant pour clore un coup de fil.
Plus tard, un type avec les yeux vitreux
passe dans le wagon, posant sans conviction des petits cartons à côté des
passagers indifférents. Il ne récoltera aucun argent et descendra à ma station
accompagné à distance d’une femme portant un foulard sur la tête et un gros sac
sous le bras. Solitude des sans-frics.
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