Aux premiers ronflements de
son mari, elle se leva puis s’approcha de son pantalon posé sur la chaise du
bureau. Retenant sa respiration, elle glissa une main dans une des poches. Elle
ne contenait qu’un papier plié en quatre : la liste des courses. Quant à
l’autre, elle ne lui remit dans la paume qu’un étui à capote.
Estomaquée, Catherine fixa l’objet
neuf comme s’il allait lui rire au nez en exécutant des petits sauts. Merde,
avec Maryline, Guy enfilait des capotes ! Comme pour un être humain !
En même temps, elle comprenait maintenant pourquoi il ne la sortait jamais de
sa chambre pour la laver (avant cette découverte, elle s’était imaginé que son
mari préférait laisser ses semences dedans. Une manière comme une autre de
marquer son territoire).
C’est à cet instant là que
Guy se mit à parler. Le cœur de Catherine s’arrêta cinq secondes de battre.
Puis reprit son activité normale lorsqu’elle comprit qu’il était en train de
rêver.
« Putain »
maugréa-t-il en remuant la tête. « Je comprends pas... Je lui ai pourtant
acheté des affaires sexys... Je l’ai même gonflée à bloc pour qu’elle fasse
moins pouêt pouêt... Qu’est-ce qui manque alors, bordel de merde ? ».
Catherine déguerpit ne
préférant pas en écouter davantage. Elle se sentait meurtrie, Guy ne lui avait
jamais acheté de vêtements affriolants à elle. Tandis qu’à Maryline, cette...
Sa colère revint et reprit
possession de son être. Où donc son mari avait rangé ces satanées clés ?
Il ne les avait pas mangées quand même ! Devait-elle retourner dans la
chambre pour une fouille plus poussée ? Non, il ne valait mieux pas. S’il
s’était remis à parler, elle aurait été capable de l’étouffer avec un oreiller
pendant son sommeil. Or, ce n’était pas lui le coupable. Non, c’était
elle ! Elle, là-haut, bien tranquille sur son lit, attendant royalement
qu’on la prenne. Les doigts de pieds en éventail siliconé. À cause d’elle,
Catherine avait bien morflé. Il était temps que cela cesse. Enfin, si elle trouvait
la clé. C’est en repensant à son dernier cauchemar (déçu par la poupée
gonflable, Guy entreprenait de construire son propre modèle en récupérant les
pièces de ses maquettes de guerre. Échappant aux visées de son créateur, ce
nouveau prototype enfermait Guy dans la chambre et éliminait Catherine à coups
de bombes et de mitraillettes) qu’elle eut l’idée d’aller dans le garage.
Elle ne mit pas beaucoup de
temps à trouver l’objet. Il était caché dans la dernière maquette que Guy
élaborait, le bombardier allemand. Le brandissant au-dessus de sa tête comme
une médaille d’or, Catherine s’écria : « Et maintenant à nous
deux, sale garce ! ».
(À
suivre)
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