Les
gens ne me calculent pas
La
plupart bute sur moi sans le faire exprès
J’exécute
des roulades plus ou moins chaotiques
Ou
dans la chaussure de l’étourdi m’infiltre
Contrariés
certains shootent sur mon corps indéterminé
Mon
dos pourrait être ma tête
Et
mes fesses ma poitrine
Je
n’ai ni z’yeux, ni bras
Pourtant
j’aurais aimé un jour porter des lunettes
Une
chemise
Personne
ne m’a peint ou chanté
Ou
écrit sur moi un livre
Je
n’ai jamais inspiré un poète
Un
cinéaste ou un musicien
Ceux
qui, par mégarde, m’emportent
Me
rejettent au loin bien vite
En
me maudissant à haute voix
Parfois
des animaux m’avalent
Puis
me régurgitent
Je
ne suis pas nourrissant
Et
n’ai aucune valeur
C’est
la raison pour laquelle on me méprise
Ai-je
été un jour la cause d’une guerre ?
Et
pour me rendre hommage a-t-on élevé d’extravagants édifices ?
Non,
ricaneraient les sages
Ce
serait totalement stupide
Pourtant,
j’ai plus de 100 millions d’années
Et
j’ai fait fortuitement le tour de la terre
A
plusieurs reprises
Je
suis indestructible.