Je ne suis sorti qu’avec une seule meuf dans ma vie. Et cela
n’a duré qu’une semaine. Le lundi, la meuf était super enthousiaste : elle
voulait vivre avec moi avoir des mômes et tout le bastringue (l’horreur
intégrale, quoi)… Le dimanche à ses yeux, j’étais plus qu’une bonne grosse
merde malfaisante.
2012/12/20
2012/12/15
Avoir un clebs (Extrait 9)
A cause du type chelou et mal fringué, je me
suis imaginé avec un clebs. Un mastoc et nerveux. Qui produirait beaucoup de
bave. Avec des oreilles pointues. Comme ses dents. Poil ras, cœur de fer. Je
l’appellerais Tony comme Tony Montana de Scarface.
2012/12/09
Bouffe avec ma mère (Extrait 8)
L’autre soir, je suis allé bouffer chez ma
mère. Je n’avais pas envie, mais elle m’avait tellement tanné au téléphone que
j’ai cédé. Et puis ma mère habite dans le même bâtiment que moi, au onze. Je
suis au dix-sept, le trajet n’est donc pas trop balèze. L’avantage de cette
proximité est que si elle me gave, je me casse instantanément. Ah ouais, je
suis une merde, ok tchao. Je claque sa porte et basta.
2012/12/05
Du balcon (Extrait 7)
Quand j’ai présenté
mon appartement, j’ai parlé succinctement de mon balcon. Comme je l’ai dit
auparavant ce balcon donne sur le parking de l’immeuble. J’y vais rarement même
quand il fait beau. Pourtant, à chaque fois que j’y mets les pieds il se passe
toujours quelque chose. L’autre fois, je fumais tranquillement en fixant les
voitures garées. Si j’avais eu du pognon et le permis, je me demandais de
laquelle j’aurais aimé être propriétaire. Je me demandais aussi de laquelle
j’aurais pu ressentir une immense fierté, de celle très rare qui évacue pendant
un bon moment les interrogations et livre sans frais de port une raison
d’exister.
2012/12/03
Mes voisins (Extrait 6)
J’ai
des voisins bruyants. Je veux parler des voisins du dessous et du dessus. Ceux
d’en face sont très discrets. J’ignore à combien ils vivent dans l’appartement,
ils semblent nombreux. Je ne vois jamais les mêmes têtes devant la porte. Je
pense qu’ils sont trois couples à vivre ensembles mais je n’y mettrais pas ma
main à couper.
2012/11/26
Avoir un bon docteur (Extrait 5)
Cela fait trois semaines que je suis en arrêt de travail.
Pour dépression. J’ai consulté trois médecins pour obtenir un arrêt potable. Le
premier ne voulait même pas me filer un jour. Estimant que ma dépression était
mineure, il m’avait prescrit un régime à base de vitamines et recommandé de faire
du sport. « Courez ! » s’était-il écrié comme le prophète du
dieu jogging « Ca va vous remettre d’aplomb ! ». Je lui aurais
bien fait bouffer son stéthoscope qui frémissait servilement à ses paroles.
Autour de moi, les gens passent leur temps à courir et ils en deviennent dingue
– ce ne sont plus des mois d’arrêt qu’il leur faudrait mais des caissons d’hibernation.
Ils sont terrifiants. Croient-ils qu’en courant, rien ne leur arrivera ?
Croient-ils qu’ils gagnent quelque chose à détaler ainsi dans tous les
sens ? A la limite, si cette action avait pour but de remplir leurs
esprits de piétinements, je comprendrais. Mais sinon, franchement…
2012/11/24
Ma mère (Extrait 4)
Ma mère habite dans le même bâtiment que moi.
Au onze. Au troisième étage. Quand je vais chez elle, c’est sa télé qui me
réceptionne. Elle est toujours allumée. Lorsque ma mère s’absente, je me
demande même si elle ne reste pas allumée. Ma mère déteste les hommes. Elle n’a
connu que des déceptions avec eux. Pas un pour rattraper l’autre comme elle
dit. Aussi, elle ne veut plus en voir un seul passer le pas de sa porte. Même
pas le facteur. Je suis le seul à pénétrer dans son antre.
2012/11/21
Le centre commercial (Extrait 3)
Le truc qui rassure tout de suite, c’est
d’être à côté d’un centre commercial. Vraiment, lorsqu’on vit à côté d’un tel
édifice, on se retire facile la moitié des angoisses.
2012/11/19
L'appartement (Extrait 2)
Mon appartement est un trois pièces. Ses murs doivent être
en polystyrène (j’ai pas encore essayé d’en traverser un en courant) vu qu’on
entend parfaitement ce que font et disent les voisins. Dans la salle à manger,
j’ai mis une plante (un ficus) qui s’appelle Joséphine. Je lui parle et elle ne
me répond pas. Quand je sens qu’elle désapprouve mon point de vue, je ne
l’arrose pas pendant une semaine.
2012/11/15
L'immeuble (Extrait 1)
J’habite un immeuble en banlieue. Le truc
date des années 70, une longue barre blanche constituée de matériaux fragiles.
D’un côté, le parking, de l’autre un cimetière, pas très loin un centre
commercial puis d’autres immeubles, plein d’autres, l’air mal foutus, bizarres.
2012/11/13
L'immeuble
L’immeuble a été écrit dans la douleur. Un
truc que je portais depuis longtemps. Il y a eu plusieurs faux départs et puis
un jour, c’est vraiment parti. Au fur et à mesure de son écriture, je me suis
rendu compte que cette histoire ne suffirait pas. Il manquait des éléments pour
que le tableau soit complet. Ce roman est donc le premier volet d’une trilogie
– il raconte l’histoire de Boris qui vit seul dans un immeuble en banlieue.
Comme il n’aime pas bosser, il s’est mis en arrêt maladie. Comme il n’aime pas
ses voisins, il les évite comme la peste. De temps à autre, il va manger chez
sa mère qui habite dans le même immeuble que lui, au onze. Même si sa vie est
au point mort, elle lui convient et il est prêt à tout pour garder sa
tranquillité. Hélas pour lui, des événements extérieurs vont perturber son
train-train, l’obligeant à agir.
Extrait au prochain post
2012/11/07
2012/11/03
Les deux petits vieux (Scène de vie 5)
Deux petits vieux s’installent à la terrasse
déserte d’un café.
Lui est noir, maigre, avec une barbe blanche
et porte un costume en velours jaune
trop grand.
Elle est vêtue d’une veste courte et sombre
qui doit avoir son âge, d’un jean et de tennis bon marché. Sa paire basique de
lunettes lui mange le visage.
2012/10/31
Harcèlement moral (Scène de vie 4)
Du comptoir, on peut voir un bout silencieux de
télévision. Un spot publicitaire pour une assurance y passe qui ressemble à de
la propagande nazie. Les comédiens, strictement vêtus, outrageusement
maquillés, ont tous le bras levé et le sourire cauchemardesque.
2012/10/26
Extrait des Super Filles
Accoudé
au portillon de sa maison, David scrutait avec angoisse la rue. Un vent fort
soufflait dans le jardin, malmenant l’herbe et les feuillages des arbres.
Parfois, David se retournait, craignant que quelque chose ne l’attaque par
derrière. Bizarrement, sa main droite restait collée à son coude gauche et se
crispait lorsque sa peur devenait trop forte. Qu’est-ce qu’elles
fabriquaient ? Cela faisait maintenant plus d’un quart d’heure qu’il les
avait prévenues et elles n’étaient toujours pas là. Pour des super héroïnes,
elles n’étaient pas super rapides. Pourtant, elles savaient qu’il y avait
urgence. David était le dernier enfant à s’être blessé en tombant de son vélo.
Sa blessure au coude avait cicatrisé. Une attaque pouvait avoir lieu à tout
moment.
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