Je ne suis sorti qu’avec une seule meuf dans ma vie. Et cela
n’a duré qu’une semaine. Le lundi, la meuf était super enthousiaste : elle
voulait vivre avec moi avoir des mômes et tout le bastringue (l’horreur
intégrale, quoi)… Le dimanche à ses yeux, j’étais plus qu’une bonne grosse
merde malfaisante.
« Comment j’ai pu sortir avec toi ? »
avait-elle dit en s’adressant plus à elle qu’à moi. J’ai tenté une réponse à
tout hasard : « Je ne sais pas peut-être à cause de mon charme ».
La demoiselle a ricané : « A cause de ton charme ? !
Mais où as tu vu que tu en avais ? ! Ne me dis pas que je te l’ai
fait croire ? !… ». J’ai haussé les épaules. Il faut bien
reconnaître que je n’ai pas de charme. Ou si peut-être auprès des chiens. Oui,
les chiens m’aiment bien en général. Enfin, je crois. Bon, mais je n’étais pas
abattu. J’avais le droit à une deuxième chance, n’est-ce pas… J’ai
dit : « Ou alors c’est mon humour qui t’a plu ». Nouveau
ricanement. Ah, j’avais bien la preuve que c’était un peu à cause de ça. Bon,
au final, je n’ai pas pu la retenir. La nénette a mis les voiles. Je n’en ai
pas éprouvé une grande tristesse au début. J’étais las. Je crois qu’après ça,
j’ai maté la télé pendant toute la journée. Ou alors j’ai pioncé. Ou alors j’ai
lu des Bédés, un truc comme ça. Le lendemain, je lui ai quand même écrit une
lettre pour savoir si elle avait bien réfléchi à ce qu’elle faisait et si sa
décision était irrévocable. Je n’ai pas reçu de réponse. Alors, j’ai écrit une
autre lettre où je lui disais qu’elle était ma vie et que j’étais prêt à lui
faire des gniards et aussi à leur inculquer le sens de l’humour (car c’est
important dans la vie). Pas de réponse encore. Alors j’ai pris à nouveau le Bic
et je l’ai traité sur plusieurs pages de sale pute infâme. Évidemment, pas plus
de réponses que les premières fois. J’ai continué mes lettres d’insultes
pendant une semaine - une semaine et demie puis j’ai tout arrêté, épuisé. Voilà
toute l’histoire.
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