Faute d’avoir été un grand footballeur et un grand sélectionneur, Raymond Domenech est un grand cinéphile. Lorsqu’il anime une séance de tactique avec ses joueurs, l’homme cite souvent certains films pour illustrer ses propos. Emporté par sa passion, il lui arrive d’ailleurs souvent d’oublier le foot pour ne parler que de cinéma. Aujourd’hui, pour OH NON ENCORE DU FOOT ! Raymond Domenech nous parle du film Délivrance.
Délivrance date de 1972, ça ne me rajeunit pas (quelques bouclettes grisonnantes en plus). Il est considéré comme un film culte (plusieurs des films qui ont suivi s’inspirent de certaines scènes de ce dernier). Il raconte l’histoire d’une bande d’amis qui décident de descendre en canoë une rivière dans la montagne. Ce qui devait être l’occasion de passer du bon temps va tourner au cauchemar…
Beaucoup, après avoir vu ce film, disent que le sujet principal de ce film est la cruauté de la nature sauvage, son hostilité permanente. Je n’ai pas eu cette lecture (après, on va encore dire que j’aime faire mon malin). Les ennuis rencontrés par les quatre amis sont en grande partie provoqués par des hommes, les montagnards, êtres bestiaux et dégénérés.
Ainsi, l’intérêt du film réside dans la tension qu’il règne entre les locaux et ces quatre amis. Le début, avec l’arrivée en voitures des amis dans une ferme qui semble abandonnée, le joueur de banjo difforme et muet, l’échange houleux entre un des habitants de cette ferme et la grande gueule de la bande (Burt Reynolds), pose les fondations de la catastrophe. Il va se passer quelque chose d’horrible mais on ne sait quoi. L’un des amis sent d’ailleurs que cette histoire va mal finir et propose d’annuler la sortie. Ce que le personnage de Burt Reynolds, mégalo et antipathique refusera catégoriquement (est-ce son attitude méprisante envers les locaux, sa suffisance, qui provoque le drame ?)
Ce film a des longueurs et plusieurs dialogues semblent venir tout droit de la cinquième dimension. Cependant, c’est ce qui fait aussi son charme. Tout comme les mystères qui entourent certains événements. L’un des quatre amis a-t-il reçu une balle dans la tête ? Le deuxième montagnard tué est-il véritablement celui qui a participé à l’agression auparavant ?... Pas de réponse. Mais est-ce important ?
De cette horrible aventure, les trois amis survivants reviendront à jamais traumatisés. Et ils s’éloigneront les uns des autres afin de l’oublier au plus vite.
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