Franck Ribéry adore lire. A tel point qu’il souhaiterait que tous les ballons de football du monde entier soient recouverts de passages de romans ou de nouvelles. Pour l’instant, la FIFA n’a pas validé cette idée mais, parait-il, l’étudie très sérieusement. « Peut-être mon transfert au Real Madrid accéléra les choses » ironise Franck qui connaît la force d’inertie des dirigeants de la haute instance de football. A défaut, pour OH NON ENCORE DU FOOT, le joueur nous fait part de ses impressions de lecture. Aujourd’hui le recueil de nouvelles de Nicolas Ancion « Nous sommes tous des playmobiles »
C’est marrant. Quand on apprécie un livre on a beaucoup plus de mal à en parler que lorsqu’on ne l’apprécie pas. Allez savoir pourquoi. Donc, j’ai apprécié ce recueil de nouvelles et l’ai lu pratiquement d’une traite. Bon, comme tout recueil de nouvelles, les histoires sont inégales. Certaines dégagent trop de bons sentiments et de morale telles la tache de sauce ou l’échappé belle. Il y a aussi la facile du pauvre type qui ne demande pas grand-chose à la vie, juste échanger avec une serveuse à jolis seins. Et puis la chiante sur le monde littéraire – bien écrite néanmoins et qui donne envie d’aller voir Bruxelles – deux types raptent un autre de l’académie française et lui font subir, entre autre, des outrages de vocabulaire. Et puis il y a des petits joyaux dont, principalement « Georges et les dragons », qui est paradoxalement celle qui utilise le moins « l’exceptionnel ». Enfin, la dernière histoire « Haute pression », superposition haletante de plusieurs récits qui éclaire la vie sur son absurdité.
Ceci dit, l’écriture de Nicolas Ancion est celle d’un véritable écrivain. Même si certaines nouvelles sont sans plus (mais cela est normal), le recueil se lit aisément et dans n’importe quelle position (si, si). Plus que les histoires, ce sont les mots de l’auteur qui entraînent. Et puis Nicolas Ancion est un enfant de la bédé et cela se voit. Maniant à merveille l’art du décalage, il multiplie (j’évite comme les petits pains) les images saugrenues et burlesques. Bref, enfin un auteur qui pète normalement. Un auteur à l’écriture simple et fraîche ! Un auteur qui mérite vraiment d’être lu. Je suis d’ailleurs curieux de lire ses autres œuvres… et aussi de visiter Bruxelles.