Lettre à la SNCF

Hello, le service innovation, est-ce que ça boome ?

Je m’appelle Boris, je suis employé de bureau et à mes temps perdus, je crée des inventions. La dernière en date : Un caresse-chat. Il s’agit d’un gant rempli d’eau (mais on peut aussi le remplir d’huile ou de limonade, comme on veut) relié à un bras mécanique qui va-et-vient. Je l’ai essayé sur le chat d’une amie et je peux vous dire qu’il adorait ça. Donc, si quelqu’un parmi vous a un chat ou plusieurs (j’ai aussi un modèle pieuvre qui en même temps tourne sur lui-même), je vends cette invention pour la modique somme de 177, 45 euros. Ainsi, les heureux acquéreurs du caresse-chat pourrons dire : oui, grâce toi, j’ai les mains libres et maintenant je peux faire ce que je veux ».

Passons à l’objet de ma lettre :

Chaque jour, je prends le train pour aller à mon travail. Or aujourd’hui une idée géniale m’est venue à l’esprit et j’aimerai vous en faire profiter vu que j’adore votre entreprise, tout petit je rêvais de devenir cheminot, conduire des trains à travers la banlieue, annoncer d’une voix grave et posée aux voyageurs « mesdames et messieurs ce train sera omnibus et s’arrêtera aux gares du Stade, Colombes, Bois Colombes, Asnières… ». La vie a voulu que je fasse autre chose, mais je regarde toujours avec émoi mon train de 8 h 24 lorsqu’il entre en gare. Parfois, il m’arrive même de faire un petit signe de la main au pilote de la locomotive comme un salut à mon rêve d’enfance.

Comme à mon habitude, j’ai donc pris mon train de 8 h 24 en gare d’Argenteuil, sauf qu’il était 8 h 29. Le train était en retard. Une foule de personnes l’attendaient. Jamais je n’ai vu autant de monde sur le quai. Nous étions peut-être 15 000 (je vous ferai grâce de la blague : et nous arrivâmes 200 000 en gare Saint Lazare). Le train était déjà rempli. Grâce à quelques coups de coude bien placés (pour les femmes dans les seins, pour les hommes dans… je ne vais pas vous faire un dessin, vous êtes un homme et vous savez que votre talon d’Achille se trouve dans les couilles), je suis parvenu à monter dans le wagon et là, idée lumineuse !

Je vous l’expose, elle est très simple :

Il s’agit d’un mécanisme permettant de faire rentrer les banquettes dans le plancher et en même temps surgir des poignées du plafond. Ainsi, lorsque les wagons sont remplis à ras bord et que des tas de gens veulent encore monter à l’intérieur, on l’actionne. Bien entendu, le cheminot aura prié préalablement et aimablement les personnes assises de lever leurs popotins. Ainsi, avec ce gain d’espace, tous les gens pourront monter dans le wagon. Il n’y aura pas de laissés pour quai, wouf, wouf.

Mais mon idée ne s’arrête pas là ! Il faudrait aussi que les cloisons des wagons soient amovibles. De cette manière, on pourrait tasser les gens avec et gagner encore plus en espace.

Enfin, pourquoi ne pas mettre une boite électronique dans chaque wagon qui délivrerait un papier avec l’horaire d’arrivée du train à chaque gare. Ainsi, plus besoin de partir dans de fatigantes explications au sujet de son retard avec son employeur. On donne lui donne le papier imprimé et basta. Car dieu sait que le train de 8 h 24 arrive souvent en retard.

Voilà, que pensez vous de mes suggestions ?… J’attends avec impatience votre réponse. N’empêche, je crois vous avoir fait la description du train de banlieue, allez facile, des années 2050.