2020/02/25

Bad chili de Joe R Lansdale





Pris au pif à la bibliothèque et ça fait plaisir, bingo ! Du vrai bon style qui percute et qui est drôle. L’histoire se passe au Texas, les deux héros de ce roman sont sympas. Le blanc qui s’appelle Hap a des côtés politiquement correct un peu agaçant mais son humour rend supportable cet aspect – beaucoup de persos ont de l’humour d’ailleurs, ce qui permet plein de dialogues vachement second degré, toujours dans la déconnade même quand des drames surgissent. 

Un passage que j’adore : celui où le héros passe un entretien d’embauche auprès d’un recruteur horriblement sérieux. Ça m’a rappelé ces moments de solitude quand tu lances une blague et que la personne en face bien terre à terre (pour ne pas dire sous terre) te regarde comme le dernier des demeurés (bon mais peut-être mes blagues sont-elles trop pourries ?). N’ai pas encore fini de lire le bouquin mais je sais que je vais aller jusqu’au bout. Et que je lirai d’autres romans de cet auteur.

2020/02/24

Dicton (Adieu ligne 13 (5) Métroscopie 203)





Aujourd’hui, on ne dit plus quand les poules auront des dents mais quand la ligne 13 fonctionnera.

2020/02/22

L’idée de dernière minute (Crise internationale 22)








Pour les trois héros de cette histoire tout semblait se présenter sous les meilleurs auspices. Kon Je Nou se voyait déjà terrasser l’ogre américain par l’intermédiaire de son double destructeur et revenir triomphant au pays. Donald Moumoute, grâce à sa machine guerrière, imaginait exactement la même chose (remplacez l’ogre américain par le nain turkménistais). Avec en bonus le fait qu’après le combat, il allait également ridiculiser Manuel Trèbon, ce sale petit morveux, en lui écrasant les doigts... Enfin sa machine plutôt (mais dans l’esprit du président américain, il n’y avait pas vraiment de différence. Ce robot c’était lui, une projection de sa force). Quant au président français, il ne doutait pas de refoutre une raclée à son homologue d’outre atlantique. Il avait la jeunesse pour lui et surtout ce mental qui peut tordre l’acier d’un simple regard. Tout comme il ne doutait pas d’avoir bientôt une guerre juste à mener qui augmenterait considérablement son prestige et l’immortaliserait. Il en avait prévenu son état-major et avec une poignée de ministres avait établi une liste de dix pays à remettre manu militari dans le droit chemin.

2020/02/19

Sérotonine de Houellebecq



Bon, ai lu le bouquin jusqu’au bout. L’humour de l’auteur y est pour beaucoup. C’est vraiment cela qui m’a permis de tenir. Sinon, quoi dire. Ben, après plusieurs romans, on a l’impression que c’est toujours la même chose. D’ailleurs, même si le perso se décrit comme un beau mec, on ne peut pas s’empêcher d’imaginer l’auteur à la place. L’auteur à l’époque où il n’était pas célèbre et considéré comme un grand écrivain. Bref, depuis son premier livre, on a l’impression que rien n’a évolué dans son esprit et pour lui. Toujours le même mal de vivre, le même plaisir à se vautrer dans la dépression et à ne dépeindre les hommes qu’à travers leurs tares inavouables.

Houellebecq écrit ce que ses éditeurs attendent de lui et ce qu’il croit que son public attend de lui. Il ne sort pas des ornières qu’il s’est lui-même imposées. Les clichetons s’enchainent donc. Sur certains passages, on a le sentiment qu’on a affaire à un auteur débutant. Je pense par exemple à celui sur le touriste allemand. Le héros le soupçonne d’être un pédophile, il l’espionne et bien sûr, ça ne manque pas, le vieux porc se tape une gamine. Mais peut-être est-ce une volonté de l’auteur de ne susciter aucune surprise et d’aller gaiement dans le sordide racoleur. Au fond, ne cherche-t-il pas à aller jusqu’au bout de la logique néo libérale en faisant de son roman un produit ?