L’idée était pourrie. Donner rendez-vous au Trocadéro aux
supporters du PSG pour fêter le titre de champion de France ne pouvait que
partir en sucette. D’ailleurs, les patrons de bar de l’endroit l’avaient
pressenti, baissant les rideaux de fer de leurs établissements.
Désirant que Zlatan me dédicace une de ses incroyables
crottes de nez ou un de ses crachats virils, j’y étais allé avec un sac en plastique
que j’avais préalablement vidé de son échantillon de mer Méditerranée et de son
poisson aux couleurs de Marseille. À la vue des multiples barrières des forces
de l’ordre obstruant les accès les plus directs, mon enthousiasme avait
commencé à refroidir. Le truc sentait déjà plus le parcours du combattant ou
l’entrée en boîte que l’événement festif. Après des tas de détours, genre je
passe par le Louvre et Montparnasse, j’arrive enfin sur la place. Monde pas
possible qui se bouscule pour être au plus près de la scène. Tous les feux et
les arbres sont occupés. Je suis deux adolescentes qui hurlent le prénom d’une
troisième dès que celle-ci lambine.
Très vite, ça bloque. La seule chose que je vois est un pauvre écran géant muet sur lequel un speaker vêtu du maillot du club interviewe un supporter. À côté de moi, un type à la face rougeaude prévient ses potes qu’il va pisser. Plus loin, derrière les barrières, des gens en costards regardent la plèbe excitée avec un air à la fois dédaigneux et affligé. Je ne cesse d’être malmené par les mouvements anarchiques de la foule. Même quand il n’y a pas d’espace, les gens veulent à tout prix se frayer un passage. Ambiance RER A aux heures de pointes avec mouvement de grève et incident de voyageur. Un fumigène pète à proximité. Prudent, je décide de me rabattre vers les barrières où un vieux CRS lance cet avertissement à un père de famille qui tient son gamin dans ses bras : « Moi, à votre place, je déguerpirais. Ça chauffe. Et si on a l’ordre de répliquer, je frapperai sans faire de distinction ». Comme pour confirmer ses propos, un autre fumigène éclate. Une fumée rouge et âcre s’élève et occulte pendant quelques secondes une partie la foule. Afin de sortir au plus vite de ce traquenard, des supporters ulcérés par ces actes irresponsables demandent aux flics de leur ouvrir le passage. Refus catégorique, repassez par le Louvre et Montparnasse.
Un gros CRS au visage poupon subit à plusieurs reprises la pression d’hommes furaxs. Ça dégénère vraiment, j’opte pour un repli stratégique. Malheureusement, je ne suis pas le seul. À cause des barrages de police, les gens s’empêtrent. L’énervement est tel, qu’ils insistent aux endroits les plus bouchés. Tant bien que mal, je parviens à m’éloigner. Maintenant, au- dessus de la cime des arbres, je ne vois plus que le supporter torse nu au sommet de l’échafaudage du Palais de Chaillot qui agite une banderole et gesticule comme un beau diable. Faute d’autre spectacle, les gens le fixent et le shootent. Malgré les injonctions répétées du speaker à son adresse pour qu’il descende, d’autres supporters le rejoignent. Des pétards explosent. D’une seule et même voix, la foule entonne son fameux Marseille, on t’encule. Une journaliste et son preneur de son manquent de se faire chourer leur caméra par une bande de gamins survoltés. Des vagues de personnes affolées détalent, sans qu’on distingue vraiment ce qu’elles fuient. Je me barre.
Très vite, ça bloque. La seule chose que je vois est un pauvre écran géant muet sur lequel un speaker vêtu du maillot du club interviewe un supporter. À côté de moi, un type à la face rougeaude prévient ses potes qu’il va pisser. Plus loin, derrière les barrières, des gens en costards regardent la plèbe excitée avec un air à la fois dédaigneux et affligé. Je ne cesse d’être malmené par les mouvements anarchiques de la foule. Même quand il n’y a pas d’espace, les gens veulent à tout prix se frayer un passage. Ambiance RER A aux heures de pointes avec mouvement de grève et incident de voyageur. Un fumigène pète à proximité. Prudent, je décide de me rabattre vers les barrières où un vieux CRS lance cet avertissement à un père de famille qui tient son gamin dans ses bras : « Moi, à votre place, je déguerpirais. Ça chauffe. Et si on a l’ordre de répliquer, je frapperai sans faire de distinction ». Comme pour confirmer ses propos, un autre fumigène éclate. Une fumée rouge et âcre s’élève et occulte pendant quelques secondes une partie la foule. Afin de sortir au plus vite de ce traquenard, des supporters ulcérés par ces actes irresponsables demandent aux flics de leur ouvrir le passage. Refus catégorique, repassez par le Louvre et Montparnasse.
Un gros CRS au visage poupon subit à plusieurs reprises la pression d’hommes furaxs. Ça dégénère vraiment, j’opte pour un repli stratégique. Malheureusement, je ne suis pas le seul. À cause des barrages de police, les gens s’empêtrent. L’énervement est tel, qu’ils insistent aux endroits les plus bouchés. Tant bien que mal, je parviens à m’éloigner. Maintenant, au- dessus de la cime des arbres, je ne vois plus que le supporter torse nu au sommet de l’échafaudage du Palais de Chaillot qui agite une banderole et gesticule comme un beau diable. Faute d’autre spectacle, les gens le fixent et le shootent. Malgré les injonctions répétées du speaker à son adresse pour qu’il descende, d’autres supporters le rejoignent. Des pétards explosent. D’une seule et même voix, la foule entonne son fameux Marseille, on t’encule. Une journaliste et son preneur de son manquent de se faire chourer leur caméra par une bande de gamins survoltés. Des vagues de personnes affolées détalent, sans qu’on distingue vraiment ce qu’elles fuient. Je me barre.
Sur le pont d’Iéna, des motards vont et viennent à toute
allure, faisant hurler leurs machines. Les automobilistes klaxonnent et
vocifèrent. Un groupe de supporters part à l’abordage d’un camion d’entretien
de la ville. D’autres sont déjà sur le toit d’un bus qui tangue
violemment sous leur surnombre agité.
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