Des groupes de supporters courent autour du stade à la
recherche de leur entrée. La mienne se trouve côté Boulogne.
Ainsi en a décidé aléatoirement
le logiciel despotique de la billeterie. Moi qui voulais aller à Auteuil,
j'ai été servi. Tu veux aller là ? Et bien
je te mettrai ici! En haut ? T'es en bas! Un siège en
duvet de canard ? Un banc en pierre!... A croire qu'on est puni! Cependant on
n'est pas trop étonné du
traitement quand on voit les messages affichés à l'accueil
: Ne jamais frapper sauf dans ses mains, quand le racisme et l'homophobie
recule c'est le PSG qui avance, la pelouse est sacrée l'herbe
est interdite... A croire que le supporter de base est un délinquant récidiviste
doublé d'un débile
mental qui ne sait pas lire (des dessins illustrent ces devises)...
Après bien des
détours dans les quartiers huppés, je pénètre dans
le virage apocalyptique. Le match a débuté depuis
quelques secondes et les gens sont tous debouts et chauds comme la braise.
Jouasses, ils font s'entrechoquer entre eux des matraques en plastiques, appelées tap-tap
que le club a généreusement (moi qui pensais que
l'achat de Pastore les avait foutu dans le rouge) laissé sur leurs
sièges (attention, ce tap-tap est destiné à mettre
l'ambiance pas à faire mal à ton
voisin).
Je me fraie difficilement un chemin dans la foule compacte, ne cherchant même pas à regagner ma place numérotée (on n'est pas au théâtre). Finalement, je parviens à m'asseoir tout en haut du virage à côté d'un jeune abonné et devant Laura, une supportrice, corps et âme. Elle saute, elle tape-tape, elle crie des encouragements à s'en péter les cordes vocales. Le temps que j'ai mis à trouver cette place, l'ambiance est retombée. La clameur des tap-tap est devenu un murmure embarrassé. Laura bouge plus. Crie plus. Elle semble morte comme son pote obèse dont les boursouflures de chair débordent de son dossier rikiki. Faut dire l'équipe visiteuse tripote bien la balle et le PSG semble jouer le slip tendu. Une, deux, trois occases brestoises suffisent à faire taire les supporters les plus acharnés. Silence total. Si les gars sur le terrain ne bougeaient pas, on pourrait se croire dans un cimetière. J'exagère. Parfois, les supporters lèvent les bras et tendent leurs écharpes et crient trois fois « Paris! ». Mais peut-être est-ce une façon pour eux de s'étirer et de lutter contre l'ennui ?
Je me fraie difficilement un chemin dans la foule compacte, ne cherchant même pas à regagner ma place numérotée (on n'est pas au théâtre). Finalement, je parviens à m'asseoir tout en haut du virage à côté d'un jeune abonné et devant Laura, une supportrice, corps et âme. Elle saute, elle tape-tape, elle crie des encouragements à s'en péter les cordes vocales. Le temps que j'ai mis à trouver cette place, l'ambiance est retombée. La clameur des tap-tap est devenu un murmure embarrassé. Laura bouge plus. Crie plus. Elle semble morte comme son pote obèse dont les boursouflures de chair débordent de son dossier rikiki. Faut dire l'équipe visiteuse tripote bien la balle et le PSG semble jouer le slip tendu. Une, deux, trois occases brestoises suffisent à faire taire les supporters les plus acharnés. Silence total. Si les gars sur le terrain ne bougeaient pas, on pourrait se croire dans un cimetière. J'exagère. Parfois, les supporters lèvent les bras et tendent leurs écharpes et crient trois fois « Paris! ». Mais peut-être est-ce une façon pour eux de s'étirer et de lutter contre l'ennui ?
A la mi-temps, le jeune abonné me promet
que la deuxième partie du match sera spectaculaire : « Souvent
leur première est cramoisie, mais tu vas voir, à la
seconde, ils vont pleinement exprimer leur potentiel! ».
J'acquiesce pensivement. Sur la pelouse, trois supporters parisiens certainement choisis par le club pour leur comportement exemplaire (pas fumer, pas frapper, pas foutre le feu réellement, pas braquer de banque) foirent complètement leurs tirs pour gagner une caisse. Sur les rambardes qui entourent le terrain : les pubs défilent : Fructis, Winamax, Fly Emirate... (marrant comme on a les même réflexe de visionnage qu'à la télé, à se demander si on n'est conditionné)
J'acquiesce pensivement. Sur la pelouse, trois supporters parisiens certainement choisis par le club pour leur comportement exemplaire (pas fumer, pas frapper, pas foutre le feu réellement, pas braquer de banque) foirent complètement leurs tirs pour gagner une caisse. Sur les rambardes qui entourent le terrain : les pubs défilent : Fructis, Winamax, Fly Emirate... (marrant comme on a les même réflexe de visionnage qu'à la télé, à se demander si on n'est conditionné)
Les mêmes
joueurs rentrent sur le terrain et comme au début de la
rencontre, les clameurs reprennent. Laura est debout et à donf!
Entre parenthèses, je découvre l'autre usage du tap-tap, éventail pour écarter les effluves de chichon (bon dieu! Des vilains supporters! Que fait la police ?!). Et comme tout à l'heure, le silence s'installe petit à petit. Bientôt, la seule animation de la tribune n'est plus que l'écrasement d'avions en papier sur le public... Une façon touchante de commémorer le 11 septembre...
A la soixante sixième minute, Laura s'agite toute seule quelques secondes. Puis vient le but de Pastore! Tremblement de terre dans la tribune! Paris est magique! Laura fait tourner son écharpe en sautillant! Plus près de moi, un supporter tout mou qui ne connait aucun des joueurs hurle à tue tête avec les autres : « Qui ne saute pas est marseillais! ». Mon jeune abonné jubile. Un supporter portant le maillot de Pastore et grimpant dans notre direction se montre du doigt fièrement. A part le pote obèse de Laura impassible (inamovible?), la foule est en délire!... pendant cinq minutes. Après quelques brèves sodomies marseillaises, elle se calmera. Et applaudira son équipe après l'obtention de la victoire.
Entre parenthèses, je découvre l'autre usage du tap-tap, éventail pour écarter les effluves de chichon (bon dieu! Des vilains supporters! Que fait la police ?!). Et comme tout à l'heure, le silence s'installe petit à petit. Bientôt, la seule animation de la tribune n'est plus que l'écrasement d'avions en papier sur le public... Une façon touchante de commémorer le 11 septembre...
A la soixante sixième minute, Laura s'agite toute seule quelques secondes. Puis vient le but de Pastore! Tremblement de terre dans la tribune! Paris est magique! Laura fait tourner son écharpe en sautillant! Plus près de moi, un supporter tout mou qui ne connait aucun des joueurs hurle à tue tête avec les autres : « Qui ne saute pas est marseillais! ». Mon jeune abonné jubile. Un supporter portant le maillot de Pastore et grimpant dans notre direction se montre du doigt fièrement. A part le pote obèse de Laura impassible (inamovible?), la foule est en délire!... pendant cinq minutes. Après quelques brèves sodomies marseillaises, elle se calmera. Et applaudira son équipe après l'obtention de la victoire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire