2020/08/26

Lutte contre la pauvreté (adieu ligne 13)

 

 

Puis le dispositif anti-mendicité de la rame s'enclencha, rugissement impitoyable qui bouffa les paroles du SDF réclamant l'aide de ses semblables.

 

 

2020/06/30

Pause critiques (Hollywood cauchemars 11)


 

Début

À cet instant, mon assaillant aux yeux craquants se calme.

- Le film que tu préfères avec moi ? fait-il d’une voix pleine de charme.

- Only god forgives, je réponds du tac au tac. Parce que tu y es émouvant et vulnérable. En plus, contrairement à Blue valentine, tu n’en fais pas des tonnes. Ton jeu s’est épuré. Tu n’es plus du tout bavard. D’une certaine manière, je dirais que tu suis la trajectoire inverse d’Al Pacino. Lui, à cause de son outrance, n’a fini que par jouer un seul et même personnage. Toi, en te dépouillant du superflu, tu te diversifies. Tes derniers rôles le prouvent.

Jetant un regard méfiant à l’adresse de Russel, je relâche mon étreinte sur sa queue.

- Dans le film de Nicolas Winding Refn, on sent que ton personnage va s’en prendre plein la gueule. La nuit souvent présente, les décors avec leurs perspectives vertigineuses, les ralentis de la caméra comme des enlisements mortels, tous ces éléments évoquent le cauchemar. Par ta gestuelle et tes expressions, tu contribues à nourrir cette sensation oppressante. Tu as la fragilité de la mouche prisonnière dans la toile d’araignée. À cette différence près que toi tu acceptes ton sort.

Un court silence s’ensuit. Visiblement impressionné par ce que je viens de dire, Russel se gratte le cuir chevelu. Puis mâchonnant un chewing-gum imaginaire, il lance :

- Et là, qu’est-ce tu penses de notre film actuel ?

Fatiguée d’être à quatre pattes, je me redresse et jette un coup d’œil à Ryan.

Lui aussi est curieux de savoir ma réponse.

- Déjà, je tiens à préciser que ma présence sur les lieux de ce tournage est seulement due au fait que j’accompagnais un ami figurant.

- Oui, oui, tu nous l’as déjà dit, s’agace Russel, la bite moins alerte.

- Tout comme on a bien compris que tu n’étais pas spécialement fan de nous, ajoute Ryan amusé à la fois par mon rappel et par l’irritation de grosse bedaine.

J’acquiesce.

- Quant à juger de la qualité d’un film en assistant à une petite partie de son tournage avouez que la tâche est complexe. Néanmoins, la scène déjantée de fête que j’ai vue révèle une comédie originale et enlevée. Votre duo fonctionne bien. Toi Ryan en détective gaffeur et toi Russel en homme de main bourru formez un couple explosif qui, à ma connaissance, n’a pas d’équivalent. En fait, je crois qu’après Kiss kiss bang bang et Iron man 3, deux longs métrages plutôt ratés, Shane Black est en passe de réaliser un chef d’œuvre burlesque.

- Ah, tu vois que tu es cinéphile ! s’écrie alors Ryan sur un ton triomphant.

À ce mot, la moutarde me monte au nez. J’enfile mes sous-vêtements, mon teeshirt et ma jupe.

- N’importe quoi ! Je gueule. Vraiment n’importe quoi !

- Mais si, insiste le beau gosse pas si beau gosse que ça. Depuis tout à l’heure, on t’interroge sur le cinéma et depuis tout à l’heure, tu nous réponds sans difficulté. Tu éprouves même du plaisir à en parler.

Là, je pète littéralement un câble.

Bousculant le gros lard, je donne une grande claque à des playmobils partouzeurs sur une étagère.

- Et toi ? Tu en éprouves du plaisir ? Fais-je en shootant un cowboy dans sa direction.

- Mais Stacy, tente de se défendre Ryan, mal à l’aise.

- Je n’ai jamais été, je ne suis pas et ne serai jamais cinéphile ! Rentre toi bien ça dans le crâne, blondinet de mes fesses !

Puis, après avoir enfin trouvé mes pompes dans le foutoir ambiant, je fonce vers la sortie.

À peine ai-je descendu les trois marches de la caravane que Russel m’appelle.

- Eh Stacy, pars pas, il déconnait...

Derrière son épaule massive, la tête contrite de Ryan apparait :

- Oui, il a raison. Reviens s’il te plait.

Hésitante, je consulte ma montre. Cela fait plus d’une heure que Ralph m’attend pour me ramener à la maison.

- Allez, murmure Russel. Promis, on ne te posera plus de questions.

- C’est vrai ?

- Aussi vrai que nous n’en sommes qu’au début de notre partie de jambes en l’air.

Phrase qui me refile le smile.

Bah, si Ralph avait attendu une heure, il pouvait bien en attendre deux ou trois de plus. Où était le problème ?

2020/06/18

Turfu (Mots des autres 70)


Un employé de bureau à un autre : « Toi à la façon dont tu t’élances dans les escaliers, tu ne vas pas vers ton bureau mais vers l’avenir »

2020/06/17

Covid 19 (adieu ligne 13 (20)

Plus les places sont chères plus les usagers (clients ? zombiephones ?) se prennent pour des dragsters.


Triolisme et culture G (Hollywood cauchemars 10)


 


Début

Je fixe Ryan qui m’adresse un sourire d’innocent du village.

- Ben, qu’est-ce que vous foutez, bande de bâtards ?

Toujours souriant, le beau gosse me demande :

- À ton avis, quel est le dernier grand rôle d’Al Pacino ?

Le temps de retrouver mes esprits, je rétorque :

- Pour moi, c’est Heat de Michael Mann dans le rôle du flic médecin urgentiste.

- Médecin urgentiste ? s’étonne Ryan, le front plissé.

- Ben ouais, dans le film, il y a une fameuse scène où Al Pacino ramène sa fille qui a fait une tentative de suicide aux urgences. Avant de la laisser au personnel médical, il leur donne les instructions pour la sauver. Après, selon moi, son meilleur rôle reste Serpico. Allez, à égalité avec Michael Corleone. C’était l’époque où son jeu était sobre et où les personnages qu’il incarnait avaient une humanité normale. On pouvait facilement se mettre à leur place. L’avant Scarface, quoi.

À travers mes cuisses, Ryan consulte Russel du regard :

- Qu’est-ce que tu en penses ?

- J’en pense que son anus est à point, grommèle le barbu.

Et me plaquant contre une armoire, il plante son dard dans mon fondement.

Restant à terre, Ryan se glisse entre le meuble et moi et se resserre de la tarte aux poils (depuis mon aventure désastreuse avec Brad, terminé les rasages intégraux !). Je hurle. Une pluie de playmobils baiseurs me tombent sur la gueule tandis que Gladiator se déchaîne, projetant à un rythme effréné son souffle chaud et chargé d’alcool sur ma nuque.

- Enculé, qu’est-ce que tu es dur !

- C’est toi l’enculée, pute !

Lâchant un cri bestial, l’homme s’immobilise, sa bite en béton toujours dans mon cul. Je sens son gros bide poilu pesant de tout son poids sur mon dos (l’homme a-t-il volontairement grossi pour les besoins du film en cours ? Ou bien suit-il la même pente savonneuse que Marlon Brando à la fin de sa carrière ?). Pause.

Ryan se redresse lentement et pose ses lèvres sensuelles sur mon ventre puis sur mes tétons. Nos langues se mêlent. J’empoigne son manche long et perforateur. Sa main douce cajole ma gorge, nos yeux se font l’amour. Je le masturbe doucement avec des mouvements suggestifs de bouche. Ses doigts effleurent mes lèvres. J’en avale un, l’index.

- Par quoi peut-on dire que Peter Jackson a été rigoureusement fidèle à l’œuvre de J. R. R. Tolkien ? m’interroge-t-il soudainement.

Ma main s’immobilise sur son sexe.

- Euh, tu peux répéter la question ?

- Pfff... Quel est le message fondamental que voulait délivrer J. R. R. Tolkien dans le seigneur des anneaux et que Peter Jackson a magnifiquement rendu ?

- Tu veux dire le message caché ou celui officiel ?

- Réponds ! me fait Gladiator en me donnant un coup brutal dans le derche.

- Bien alors je vais pencher pour celui sous-jacent : Tolkien qui était un petit gros s’est représenté dans son œuvre sous les traits de Sam. À ses yeux, c’est lui le véritable héros de cette quête épique puisque, grâce à lui, Frodon parvient à détruire l’anneau maléfique. Seulement, malgré son dévouement, il reste dans l’ombre. Personne ne le félicite. Dans sa trilogie, Peter Jackson a bien mis en relief le cœur et le courage énormes de Sam. Plusieurs scènes le montrent, notamment dans le dernier volet, où il sauve à plusieurs reprises la vie de Frodon. Mais, comme dans le livre, c’est le hobbit mignon qui récolte tous les mérites. Ainsi, il est sous-entendu que même s’ils sont bons et accomplissent des exploits, les petits gros seront toujours mal considérés.

- Eh bé, souffle Ryan comme si je l’avais mis échec et mat en moins de dix coups.

Baissant les yeux, je suis contente de constater qu’il ne s’est pas ramolli.

Je baisse l’échine et goûte son gland. Hum, c’est sucré, mélange de groseille et de thé vert avec un soupçon de noix de coco. Ainsi, la rumeur disait vraie : Ryan adorait la faire macérer dans toutes sortes de préparations.

En signe de confirmation, j’engloutis son chibre savoureux.

Émoustillé par cette fellation, Russel bande plus fort. Cependant, il sort son membre de mon cul... Pour le remettre comme un bourrin au même emplacement.

Mes ongles se plantent dans les abdos sculptés du chauffeur taciturne. J’ai mal et c’est bon. Les mains puissantes de mon bourreau empoignent mes hanches. Bruit d’un mollard qui atterrit à ma gauche. Puis l’enculage se met en route, première, deuxième, troisième... On est sur la voie rapide et on double !

Malgré ma volonté de pomper Ryan, je suis obligée de reprendre mon souffle ! Ce n’est pas un humain qui me lime, c’est une bête en rut ! En moi, tous mes organes bougent ! J’ai le cœur qui se cabre, le cerveau qui tourne ! Mes yeux se brouillent ! Je pleure et jouis !

Pas le temps de dire ouf que Ryan se positionne derrière moi. Russel se retire et gare sa bite sous mon nez (créneau laborieux vu le gabarit du véhicule). Je le saisis par le cou et le serre fortement. L’homme approuve en lâchant un rot satisfait.

Pendant ce temps, Ryan emprunte le passage à l’avant. Contrairement à son collègue, il y va en douceur. Du moins au départ. Après que sa queue ait fait sa reconnaissance, il ondule en coups longs et incisifs. Puis il mitraille à l’aveugle.

Mes doigts se crispent sur le manche de Russel dont les yeux écarquillés flamboient. Je sens une pression sur mon bras... Son chibre... C’est de lui que ça vient ! Merde, ce con profite du ramonage fougueux de son pote pour me défier à la bite de fer ! S’il croit qu’il va me battre facilement, il se fourre le doigt dans l’œil !