Pourquoi Franck Ribéry fait si peu de têtes ? Parce qu’il sait que chaque coup donné au ballon fait perdre des neurones et que ces neurones perdus sont autant de pages de littérature envolées. Aujourd’hui, pour OH NON ENCORE DU FOOT ! Franck nous parle du livre de Frédéric Beigbeder : Windows on the world.
J’avais commencé du même auteur 99 francs et ça m’avait vite gavé. Pas allé au bout. J’avais ensuite vu le film et là, j’avais accroché – puis, il n’y a longtemps, me souvenant de l’avoir trouvé drôle, j’avais décidé de le revoir. J’ai vite décroché – même gavage que le livre – A part pour la scène de « rupture » dite dans toutes les langues. Bref, sans beaucoup d’enthousiasme, j’ai attaqué Windows on the world – qui aborde les attentats du 11 septembre – donc un sujet bien casse-gueule, qui exige que l’auteur qui s’y colle en ait dans l’estomac. Et là, bien forcé de constater que Frédéric Beigbeder n’en a pas de l’estomac. Le récit qui alterne entre les voix de personnages prisonniers dans le World Trade Center et celle de l’auteur « enquêtant » sur l’attentat reste lisse et superficiel – On ne croit pas au personnage du père texan, double en pensées de l’auteur. On ne croit pas aux derniers instants de ces victimes de l’attentat. Il manque quelque chose. Et ce quelque chose est sans doute cette force qui rend charnus les mots, qui les propulse en éclats virevoltants dans l’imaginaire du lecteur. Frédéric Beigbeder écrit bien comme je pourrais dire qu’il écrit poliment. Des formules à la Oscar Wilde (et dieu sait que les formules d’Oscar Wilde sont chiantes), des références tapageuses, des anecdotes croustillantes, un soupçon de culture (arf, les éternelles citations de « grands hommes ») – L’auteur use de tous ces artifices pour rendre intéressant son récit qui ne l’est pas – ou, si par moments, il faut quand même le reconnaitre. Et ces moments sont quand l’auteur se raconte – alors là, oui, le récit fonctionne, hélas, à petites doses, insuffisantes pour donner à l’ensemble une réelle profondeur.
Tout ceci dit, j’ai lu le bouquin jusqu’au bout (mystère à élucider : Bien qu’il ne nous plaise pas, pour quelle raison lit-on un livre complètement ?). Bien pour la plage après une semaine de vacances au même endroit ou un match amical à domicile. Vaut une huitième passe en retrait à son gardien sous les sifflets du public.
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