Film long, lent, très long et très lent. Tu fais des micro siestes en le regardant. Impression d’être un skipper sur la route du rhum mais dans un bateau pneumatique sans voile et sans rame (heureusement que dans la cale il y a du fromage et du jambon). Le côté satire sur l’art contemporain est facile. Mais c’est en soi un pléonasme. Se foutre de cet univers n’exige pas de se creuser beaucoup le ciboulot tellement il s’automoque de lui-même naturellement.
Cependant, car il y a un cependant, certaines scènes valent le détour qui ne traitent pas tout le temps de ce sujet. Comme je le disais pour les films avec Éric et Ramzy, selon moi, il suffit qu’un film contienne quelques « gags » très drôles pour valoir le coup. L’histoire, les personnages, leurs motivations passent au second plan dès lors qu’existent ces pierres précieuses humoristiques. Bref, le film entier qui se révèle n’être qu’un enrobage de ce trésor à l’instar du cake par rapport aux fruits confits (qui n’a jamais fouillé le gâteau avec ses doigts pour en extraire ces pépites diabétogènes me jette le premier moule à tarte).
Cette observation vaut pour ce très long et très lent métrage truffé néanmoins de scènes désopilantes. Je pense à la scène de l’interview d’un artiste (mister McNulty en personne !) constamment interrompue par un type atteint du syndrome de la Tourette. Je pense aussi à celle où le héros discute avec un de ses collègues pour savoir qui ira mettre les messages dans les boites aux lettres d’un HLM craignos (très tarantinesque). Ou également à celle de la journaliste cheloue qui souhaite avoir une explication entre quatre z’yeux avec le héros après avoir couché avec lui (drôle aussi la scène de sexe).
J’en oublie mais rien que pour ces trois petits bijoux d’humour, je valide le tout et je le recommande. Entrouvrir les yeux après un somme et goûter à un moment réussi de drôlerie est vraiment savoureux. Rien d’étonnant à ce que film ait obtenu la palme qui dort en 2017 (mouais, je ne sais pas si c’est une chance mais la honte est un sentiment qui m’est étranger).
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