2020/11/30
2020/11/27
2020/11/26
Rembobinage amer (Hollywood cauchemars 20)
- Oh merde, ça a dû être immense ! Ce type dégage tellement de testostérone !
Il me fixait intensément, espérant que je lui raconte mon expérience en détail. En pure perte. Je n’avais aucune intention de m’étaler là-dessus. D’abord parce que mes histoires de cul ne regardaient que moi. Ensuite parce que cet épisode s’était révélé particulièrement décevant. Tout comme J. J. Dujardin, j’avais vu en Sean Penn une bête de sexe. Or, il n’en était rien. Dans l’intimité, l’acteur était porté sur les relations sado-maso et les jeux de rôles. Ainsi, après s’être vêtu en gamin, il avait volontairement brisé un vase pour que je le punisse.
Déboussolée au départ, j’avais néanmoins joué le jeu. Je lui avais violemment tiré l’oreille puis traité de tous les noms. En pleurs, il m’avait juré qu’il ne recommencerait plus puis avait cassé un autre objet comme de bien entendu. Explosion de ma colère et fessée. Après l’avoir défroqué, j’avais eu un moment d’hésitation.
Sur ses fesses remarquablement sculptées avaient été tatouées des cibles avec des points. Remuant énergiquement la tête, je l’avais alors frappé. D’abord moyennement sur les cibles à dix points puis plus fort sur les cibles à vingt. Enfin je m’étais déchainée sur les cibles à cinquante.
Sous la pluie de coups, Sean Penn avait hurlé et s’était tordu de douleur. À un tel point que j’avais cru l’affaire réglée. C’était mal connaitre le gus. Pleurnichant et hoquetant, il avait remis son short puis m’avait fixé pendant une éternité. Je n’avais su que faire. Le jeu était-il terminé ? Le Sean Penn adulte avait-il réintégré son corps ou bien...
En tout cas, je l’avais espéré. J’en avais marre de ce cirque. C’est alors que j’avais entendu des gouttes tomber sur le sol. Mes yeux s’étaient écarquillés devant l’auréole sombre sur sa braguette ainsi que la rivière bredouillante en train de couler le long de sa cuisse.
Merde, ce con se pissait dessus ! Ulcérée, j’avais couru vers la sortie. S’élançant derrière moi, Sean Penn n’avait pas été pas loin de m’attraper. En même temps, il m’avait supplié, je me souviens encore de ses mots : « Attends, ne pars pas ce n’est pas fini ! J’ai été sale, tu dois me tordre la bite ! ».
La chance avait voulu qu’il trébuche et se rétame par terre sinon dieu sait quels autres sévices j’aurais dû lui infliger. Bref, mon fantasme sur Sean Penn était passé à la trappe. L’un des deux seuls acteurs pour lequel j’aurais mouillé l’océan Atlantique m’avait dégoûté de lui. Tout comme l’autre d’ailleurs, Brad Pitt. À croire qu’il vaut parfois mieux rester dans le désir.
- Alors ? insista J. J. Dujardin qui tenait vraiment à ce que je lui parle de ce rapport catastrophique.
- Alors je peux t’assurer d’une chose : Sean Penn n’a jamais cogné Madonna.
Ébranlé par ma réponse, l’acteur fit la moue et leva un sourcil. Il vida ensuite sa coupe puis alla s’en chercher une autre.
- Il y a un truc qui me turlupine, entamai-je en buvant dans la mienne.
- Quoi d’autre ?
- Je fais des rêves louches. Un peu toujours les mêmes et j’ai le sentiment qu’ils m’annoncent un drame.
- Comment ça ?
- Ils me disent que de baiser uniquement avec des acteurs va causer ma perte. Et parallèlement que je ne peux pas faire autrement. C’est un peu comme un cercle vicieux.
Pendant mes explications, les sourcils de J. J. Dujardin effectuèrent une drôle de gymnastique. Le droit s’abaissa tandis que le gauche se releva. Puis ce fut le contraire. Clairement, il ne comprenait rien à ce que je lui racontais. Et, j’imaginais, n’était pas loin de me prendre pour une dingue. Seule ma superbe plastique le retenait.
Quand il remarqua ma coupe vide, il me proposa d’aller en chercher une autre.
Je déclinai l’offre.
- Si on montait ? me fit-il en me montrant du menton un escalier en colimaçon derrière les tables du buffet.
Comment expliquer mon état d’esprit à cet instant-là ? J’étais lasse et légèrement ivre. Tout ce que je venais de dire à l’acteur lui était passé par-dessus la tête. J’aurais obtenu plus d’attention de la part d’une chaussette. Un coup dans l’eau.
J’étais lasse et amère. Toute personne à ma place se serait barrée, laissant le type et son sourire artificiel face à un vide humiliant. Eh bien moi non. J’acquiesçai puis me levai en même temps que lui. Pourquoi ? Allez savoir ! J. J. Dujardin me plaisait moyen. De plus, c’était un acteur, eh oui, encore un ! Si mes mauvais rêves étaient prémonitoires, je m’enfonçais. Or, à cette heure, je m’en fichais. Un peu comme l’alcoolique titubant qui prend encore un verre, mon orgueil avait cédé à mes sales penchants. Quoi que. Mon attitude pouvait aussi signifier l’inverse. Qu’en couchant à nouveau avec un acteur je me rebellais. Choisissez l’interprétation qui vous plait. Moi, je botte en touche.
2020/11/25
2020/11/24
The good doctor (Bernard le canard 12)
Cette bande dessinée n'est pas de moi, elle est de mon pote Rico et c'est un monument d'absurdité. Normalement ce blog ne sert qu'à exposer mes œuvres mais cette série est dotée d'un humour si particulier (pour ne pas dire unique) que je n'ai pas pu résister à l'envie, avec l'autorisation de Rico, de la mettre en ligne. Merci mon pote !
2020/11/23
2020/11/22
2020/11/21
2020/11/20
2020/11/19
Cheese perpétuel (Hollywood Cauchemars 19)
Trop occupé à se servir au buffet, J. J. Dujardin n’avait rien capté de la scène. C’était bien les français, ça, un peuple au cerveau colonisé par la panse.
- Je te conseille ces petits canapés à la mûre et au foie gras, dit-il avec son sourire impeccable. Absolument délicieux !
Questions : l’opération pour installer un tel sourire était-elle lourde ? Combien de temps devait-on rester sur le billard ? Et de quels genres d’instruments le chirurgien se servait ?
- Je n’ai pas faim.
- Oh toi, tu n’as pas l’air dans ton assiette (les français et leurs métaphores culinaires !). Le mieux c’est d’en parler.
Nous nous installâmes sur un canapé, prenant au passage deux coupes de champagne. À cet endroit, la musique nous parvenait en sourdine. Kendrick Lamar que j’avais reconnu semblait chuchoter. Les quelques personnes présentes parlaient à voix basses comme partageant des secrets. Peut-être à cause des doux clapotis de la fontaine à proximité. Mais peut-être aussi me faisais-je des idées ?
Bien que j’eus du mal à l’admettre, les propos de Ralph m’avaient chamboulée. Mes tempes bourdonnaient et une salive âcre imprégnait ma bouche.
- Alors, qu’est-ce qui ne va pas ? attaqua de but en blanc l’acteur français.
Son sourire de bouffon me parut si outrageant que je faillis l’envoyer paître. Cependant, je me retins. J’avais besoin de parler ne serait-ce que pour sortir de mon état de confusion.
- J’ai un problème et je n’arrive pas à le résoudre.
Il but la moitié de sa coupe et pour une fois afficha un air sérieux (tout en conservant les coins de ses lèvres en hauteur).
- Lequel ?
- Je ne couche qu’avec des acteurs.
Ses yeux s’allumèrent.
- Et c’est tout ? Je veux dire où est le problème ? En général, les acteurs sont cools et beaux ! Pour preuve ! fit-il en se désignant.
- Mouais, mouais, maugréai-je sans conviction.
- Attends, s’excita-t-il. Je ne sais pas avec qui tu as fricoté mais tu es gâtée ici. Ryan Gosling, James Franco, Matthew McConaughey, tous ont un putain de sex appeal ! (il leva les yeux en l’air, cogitant). Sauf si tu n’as fréquenté que des acteurs de seconde zone. Alors là, je comprends.
- J’ai une tête et un corps à me taper des branquignols ? m’insurgeai-je, hors de moi.
- Non, non, bien sûr, se rattrapa t-il. Et puis tu es avec moi (il réfléchit encore). Et Sean Penn ! Quel monstre ! Tu t’es fait Sean Penn ?
Hochement de tête de ma part.
2020/11/17
2020/11/16
2020/11/14
2020/11/13
La menace (Hollywood Cauchemars 18)
Nous dansâmes encore un peu jusqu’au moment où j’aperçus Ralph en train de nous observer.
- Il y a trop de bruit ici, remarquai-je. Si on allait discuter à l’intérieur.
Finissant son verre, Jean Jérôme Dujardin acquiesça.
Ralph saisit mon bras alors que je pénétrai dans la salle de séjour.
- S’il te plait, Stacy, gémit-il. Donne-moi une chance. Tu ne mesures pas tout ce que je suis capable de faire pour toi.
Je le fusillai du regard. Sur ses joues demeuraient des traces de larmes ce qui accentuait son air pitoyable.
- Ah ouais ?
- Oui, Stacy. Tu vois, depuis que je suis môme, je rêve de faire acteur. Pendant des années j’ai suivi des cours de théâtre puis ai enchaîné les castings pour les pubs, les séries ou le cinéma. Comme tu le sais, je me suis pris pas mal de claques. Cependant, à force d’obstination, je suis parvenu à...
- Je suis contente pour toi, le coupai-je. Seulement, depuis le temps, tu devrais savoir que ce genre de réussite ne me fait ni chaud ni froid. Quand bien même tu deviendrais une star !
- Tu ne comprends pas ce que je te dis, Stacy, cria-t-il en se cognant le poitrail. Pour toi, je vais faire une croix sur mon rêve d’enfance. Je viens de refuser de signer un contrat en or ! Adieu le septième art ! J’arrête tout et me lance dans la restauration rapide ! Oui, tu as bien entendu, Stacy, je deviens un businessman !
À la fin de son speech, il m’adressa un regard plein d’étoiles comme dans les dessins animés. C’était vraiment pathétique et je savais à cet instant là que si je montrais le moindre signe d’indulgence j’allais me le coltiner pour le restant de mes jours (sauf si je le tuais avant). Aussi, je le toisai et rétorquai froidement :
- Ça me fait une belle jambe.
Puis, sans m’accorder le temps de voir l’effet de mon skud, je me retournai.
La réaction de Ralph me surprit. Au lieu de s’effondrer à nouveau, il m’invectiva :
- C’est ça, va rejoindre Jean Dujardin (tiens, il le connaissait). Tu prétends te foutre des acteurs mais tu n’arrêtes pas de courir après eux ! Va, profite, baise avec lui et avec tous les autres de son espèce ! Mais ne viens pas te plaindre après ! Et surtout n’essaye pas de me revoir ou je te ferai la misère ! Tu m’entends ? La misère !... Confident, mon cul ! acheva-t-il en repartant vers le dehors.